Le troisième forum, sponsorisé tout comme les deux premiers tenus en Tunisie par Orange, a permis aux envoyés spéciaux de la presse nationale de faire l’autopsie de la participation à la Coupe d’Afrique des Nations « Tunisie 2004 ».
A la suite des deux premières conférences, ce 21 février 2004, à Yaoundé, cette autre initiative coordonnée par Luther Martin Dongkeng, le directeur des publications hebdomadaires sportives « Global Football » et « Sports Panorama », s’est avérée enrichissante. Le thème choisi, « Can 2004, bilan de la participation des Lions Indomptables et perspectives » a été exploité en deux orientations.
Le premier point était relatif aux dispositions prises en vue de la couverture médiatique de cette fête du football africain par le Comité d’organisation de la Coupe d’Afrique des nations (Cocan) qui au reste a attribué une vingtaine d’accréditations au Cameroun. Le président de l’Association des Journalistes Sportifs du Cameroun (Ajsc), Ignace Ngongang Kapsi avoue d’entrée de jeu n’avoir pas réussi à obtenir un quelconque appui gouvernemental encore moins du Comité national olympique (Cnosc) pour conforter la participation des journalistes camerounais à cette édition de la Can.
L’essentiel a été tout de même sauf. Le soutien de l’opérateur « Orange » pour la présence effective de la presse nationale à capitaux privés en Tunisie était sans faille. La non-assistance de l’Etat est oubliée au-delà de la controverse sur l’exclusivité des droits de retransmission brandit par la Crtv, tant en Tunisie qu’au Cameroun. Ce fut la grande « union sacrée » autour de la sélection nationale voulue par le ministre de la jeunesse et des sports Bidoung Mkpatt en guise de grande responsabilité patriotique.
Sur le terrain, au regard de son résultat flatteur de la Coupe des Confédérations France 2003, quelle équipe fanion décevante sur toute la ligne ! Jusqu’à ce jour, que de commentaires sur la sélection de Patrick Mboma pour cette Can 2004 ! Que de manigances relevées auprès des responsables de la Cellule administrative provisoire des équipes nationales! Que de dénonciations sur le comportement « usurpateur » du communicateur des Lions ! Que d’accusations sur les compétences de l’entraîneur national Winfried Schäfer ! Que de récriminations sur la préparation des Lions comparativement aux Aigles tunisiens qui ont disputé 18 matches amicaux d’importance !
Après la rupture du contrat avec l’organisateur Icm, le manque de préparation des Lions Indomptables incombe sans ambages à la Fécafoot et au sélectionneur Winfried Shäfer qui n’a eu pu apprécier le niveau exact de compétitivité des joueurs sélectionnés. Il est donc clair pour Luther Martin Dongkeng que « Schäfer visiblement ne nous donne pas satisfaction ». Car durant cette Can, totalement borné dans son « système stéréotypé », le coach allemand n’a jamais pu sauver le bateau des Lions du naufrage de « l’indiscipline ». Pire on a plutôt vu naître selon Thierry Ndong, journaliste au Messager, « des clans » pour attiser une fois de plus le « manque de solidarité et de cohérence » dans le groupe conduit par le capitaine Rigobert Song.
Au terme de l’autopsie sur la débâcle des Lions Indomptables, de nombreuses propositions ont été enregistrées. Notamment la redéfinition du rôle de la direction technique nationale, la « juvenilisation » de l’effectif qui passe par la volonté ministérielle à restructurer les différentes sélections nationales. Le problème du suivi des joueurs dès la base et de la garantie du parfait dosage entre joueurs amateurs et professionnels sera ainsi résolu. L’exigence de la mise à l’écart de l’actuel encadrement technico-administratif afin que soit réhabilité « l’honneur de la patrie accidentellement écorné » lors de cette expédition tunisienne a aussi fait l’objet de suggestion comme pour percer l’abcès. Ce serait un passage obligé pour des lendemains meilleurs.
Guy-Roger Obama, Sports Panorama