#EGYCMR – C’était la finale introuvable. Qui aurait prévu un tel dénouement pour la CAN Total, Gabon 2017 ? C’est aujourd’hui la finale indéchiffrable. Curieusement, beaucoup de supporters camerounais, présents à Libreville, parlent de revanche comme si on pouvait un jour se rattraper d’une finale perdue il y a trente-et-un ans ou d’une autre qui remonte à neuf années.
Un coup d’œil sur les finales Egypte-Cameroun du passé, donne tout simplement le vertige. 1986 : parmi les acteurs de l’acte décisif au Caire, côté égyptien, Mahmoud Al Khatib alias « Bibo » (le Bien aimé), considéré par beaucoup comme le plus grand joueur de l’histoire du football égyptien, Taher Abou Zeid, Magdi Abdelhani, Thabat Al Batal, Rabie Yassin, Ashraf Kassem. Impossible de tous les citer. Dans les rangs camerounais, Roger Milla – il assistera à la finale – Thomas N’Kono, le tandem des centraux, Emmanuel Kundé, Ibrahim Aoudou, Mbida « Arantès ». Que du très beau monde.
En 2008 à Accra ? Essam El Hadary, il n’avait que 34 ans, Ahmed Fathi, Wael Gomaa, Mohamed Aboutreika, Ahmed Hassan, Hosny Abd Rabou. L’équipe camerounaise avait aussi de la gueule avec Samuel Eto’o – il est venu à Libreville encourager ses jeunes successeurs (Milla et Eto’o, sacré tandem de Lions !), Rigobert Song, Geremi Njitap, Stéphane Mbia, Carlos Idriss Kameni, etc., etc. Nostalgie, quand tu nous tiens…
Le présent est différent. Avec deux équipes qui étaient venues au Gabon pour sortir du premier tour, pas pour entrer en finale ; l’Egypte parce que depuis 2010, après son triplé historique, elle avait disparu des sommets, le Cameroun parce que lui aussi n’était plus indomptable. Pourtant les deux pays ont marqué d’une empreinte indélébile le football africain. Ce dimanche soir, tous se demandent, à Libreville comme au Caire et à Yaoundé mais aussi dans toutes les parties du continent, qui sorti ra vainqueur de ce duel. Une des données essentielles de ce débat c’est la fatigue. Les Egyptiens au cours de leur demi-finale contre le Burkina Faso ont donné plus que des signes d’une baisse de régime. Les Camerounais après une première période menée à un rythme soutenu contre le Ghana ont changé de vitesse après la pause. Les Pharaons aborderont le match de toutes les espérances avec, dans le corps, un jour de repos supplémentaire. C’est important.
Au plan du jeu, il y a des similitudes. Les deux sélectionneurs ont, en priorité, le souci de ne pas encaisser de but. Peut-être parce qu’ils n’ont pas les Bibo, Abou Zeid, Milla, Eto’o et consorts. Au milieu, avantage aux Egyptiens, très appliqués et surtout adeptes d’un travail qui repose sur le collectif. Dans ce secteur, les Camerounais sont en progrès, parce que cette année le collectif, la solidarité priment les egos individuels. Devant, des deux côtés, cela manque de percussion. Les Egyptiens possèdent cependant – enfin, elle ne l’est plus vraiment, une botte secrète, leur milieu Mohamed Salah, capable d’abattre n’importe quel gardien, de son pied gauche, sur coup de pied arrêté. Le gardien fût-il Fabrice Ondoa, le meilleur à son poste dans la CAN Total 2017.
Qui prendra le match à bras le corps au coup d’envoi ? Allez savoir. Pharaons et Lions Indomptables sont des adeptes du jeu basé sur la contre-attaque. C’est sûr, ils ne vont pas s’observer à distance, longue vue à la main. Les Camerounais avaient surpris les Ghanéens en demi-finale en imposant leur jeu et leur rythme. Hector Cuper et Hugo Broos ont élaboré une stratégie. Attendons 19h00 (GMT) pour la connaître.
Vous avez dit Indéchiffrable !
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— Stephen Sunou (@StephenCamfoot) 5 février 2017