Les ligues majeures du Cameroun vont vivre une année fort agitée. Pays organisateur des Coupes d’Afrique des Nations feminine en 2016 et masculine en 2019, le gouvernement a lancé des travaux d’infrastructures dans plusieurs villes. Plusieurs clubs devront ainsi trouver un lieu pour y tenir leurs confrontations locales. À cela devrait s’ajouter les indisponibilités qui découleront du programme de remise en forme des aires de jeu conclu dans le pacte entre la Fécafoot et certaines municipalités du Cameroun.
Face à ces problématiques, la Ligue de Football a tenu, de la bouche de son Secrétaire Général, Mme Thérèse Pauline Manguele, à faire le point sur la situation:
Quel est l’état des infrastructures sportives à la suite de la mission d’inspection menée récemment par la LPFC ?
Sur dix neuf stades régulièrement utilisés par la Ligue dans le cadre de l’organisation des championnats de Ligue 1 et Ligue 2, il n’en reste que huit de disponibles. Les autres ayant été réquisitionnés, soit pour les besoins des CAN 2016 et 2019, soit pour engazonnement des aires de jeu par la Fédération camerounaise de football. D’où la nécessité et l’urgence pour la Ligue de football professionnel du Cameroun de trouver non seulement des stades de substitution, mais également améliorer qualitativement ceux existants. En effet, les stades de Bafoussam, Mbouda, Njombé, Bangangté, Dschang, ne remplissent plus les critères minimums exigés. On enregistre partout des aires de jeu accidentées, des main-courantes, toilettes et vestiaires inexistants, des murs d’enceinte abîmés, une absence de points d’eau et de l’électricité.
Où se joueront donc les matchs des équipes concernées par les divers travaux ?
Les équipes qui recevaient leurs matchs à domicile à Yaoundé et à Bafia évolueront soit à Mfou, soit à Mbalmayo. Celles de Bamenda joueront à Mbouda. Tandis que celles de Bafang le feront à Bafoussam. Par ailleurs, la possibilité pour Ngaoundéré University d’occuper le stade de l’université dont elle porte le nom est de plus en plus envisagée.
Qu’en est-il du programme de rénovation de certains stades que fait traditionnellement la Ligue ?
Il faut suffisamment de moyens financiers pour rénover les infrastructures. La Ligue n’en disposant pas, elle sensibilise plutôt les autorités administratives et municipales sur l’impact de la qualité des infrastructures, sur la qualité du jeu, le sponsoring, les ressources des clubs. Toutefois, le président de la Ligue souhaiterait régler définitivement ce problème en dotant la Ligue de ses propres installations à moyen terme. Pour l’instant, elle ne peut qu’appuyer quelques actions de rénovation dans la limite de ses moyens. Face à la récurrence du problème des infrastructures, la Ligue a inscrit dans son plan de développement la construction des stades de petites capacités pour ses compétitions. La Ligue héritera aussi des infrastructures issues de l’organisation des deux CAN (2016 et 2019, ndlr) par notre pays.
Les infrastructures choisies répondent-elles aux normes ?
Les infrastructures choisies ne répondent pas aux normes. Pour essayer d’améliorer leur état, la Ligue compte sur l’appui des municipalités et autres bienfaiteurs pour leur aménagement rapide. Dans certains cas, elle mettra elle-même la main à la pâte. Ne dit-on pas qu’à l’impossible, nul n’est tenu ? L’image de la Ligue en prendra un coup. Il y aura des soucis également pour la production et la diffusion des matches qui prenaient leur envol. En somme, malgré la ténacité et la capacité d’adaptation des managers de la Ligue, la saison 2015-2016 s’annonce difficile.
Avec la LFPC