Ce vendredi, les Lions Indomptables fouleront le vert en arborant un uniforme sans logo d’équipementier. Ce choix, annoncé depuis quelques semaines, s’inscrit dans une histoire récente marquée par des ruptures contractuelles et des décisions controversées au sein de la Fédération camerounaise de football (FECAFOOT). Cameroun – Kenya marquera à coup sûr un interméde que l’on ne voudra pas revivre. Dépenser plusieurs millions en achat d’uniformes, pour une sélection nationale est assez inusité.
Retour sur la rupture avec Le Coq Sportif
Tout a commencé peu après l’élection de Samuel Eto’o à la tête de la FECAFOOT en décembre 2021. Après la CAN 2022 disputée au Cameroun et la qualification pour la Coupe du Monde 2022, Samuel Eto’o et sa Fécafoot ont pris la décision de rompre le contrat qui liait la fédération à l’équipementier français Le Coq Sportif. Cette rupture, brutale et unilatérale, a surpris de nombreux observateurs et a rapidement pris une tournure juridique. L’affaire est actuellement toujours pendante devant les tribunaux. Le Coq Sportif réclame des compensations financières pour cette résiliation unilatérale.
Cette décision marquait une volonté claire d’Eto’o de remettre en question les accords passés avant son mandat, mais elle a également soulevé des questions sur la gestion des partenariats de la fédération.
One All Sports : une nouvelle ère… de courte durée
Pour remplacer Le Coq Sportif, la FECAFOOT s’est rapidement tournée vers One All Sports, une marque jusque-là inconnue dans le football, mais spécialisée dans les sports automobiles. Ce choix, accueilli avec scepticisme, s’accompagnait pourtant de promesses ambitieuses. Le contrat avec One All Sports prévoyait notamment le versement annuel d’un montant d’environ un milliard de FCFA à la fédération, ainsi que des avantages matériels comme un autobus de luxe pour l’équipe nationale.
C’est avec cette nouvelle tenue que les Lions Indomptables ont disputé la Coupe du Monde 2022 au Qatar. En été 2024, la FECAFOOT a annoncé avoir rompu ses relations avec One All Sports, sans fournir d’explication claire sur les raisons de cette séparation en dehors de non respect des engagements pris. Cette rupture soudaine a relancé le débat sur la transparence des accords commerciaux conclus par la fédération, laissant planer un flou sur l’avenir vestimentaire de l’équipe nationale.
Le match contre le Kenya : Une première sans équipementier
La FECAFOOT avait promis que le dernier rassemblement des Lions Indomptables avec les équipements de One All Sports aurait lieu en septembre. Ce vendredi, face au Kenya, les Camerounais fouleront donc la pelouse avec un maillot sans aucun logo d’équipementier. Un choix inédit dans le football international.
Un geste symbolique ou un signe de crise ?
Certains pourraient voir dans cet uniforme sans logo un symbole fort d’indépendance. Dans un football mondialisé où les grandes marques sont omniprésentes, le Cameroun pourrait se démarquer en mettant en avant son identité nationale, loin des intérêts commerciaux. Ce maillot, dépouillé de toute référence à un sponsor, deviendrait alors un symbole de fierté et de souveraineté.
Cependant, d’autres y voient plutôt le signe d’une gestion chaotique au sommet de la fédération. Après deux ruptures successives avec des équipementiers, le Cameroun se retrouve sans partenaire officiel à la veille d’un match crucial pour la qualification à la CAN 2025. L’absence de transparence sur les contrats passés et sur les raisons de ces ruptures laisse planer un doute sur la stabilité de la gestion interne de la FECAFOOT.
Cameroun – Kenya : un match aux multiples enjeux
Le match contre le Kenya ne sera pas seulement un enjeu sportif. Au-delà de la qualification pour la CAN 2025, il symbolise également une période de transition pour le football camerounais. Le sélectionneur a justement fait venir dans la tanière plusieurs nouveaux joueurs qu’il voulait voir de proche. Cela pourrait lui donner des idées.