A moins de deux mois du Mondial 2010, Paul Le Guen a échangé avec les journalistes samedi à Douala sur la sélection nationale. Les thèmes abordés : le stage avec des locaux, l’ambiance dans l’équipe et la préparation à la Coupe du monde.
C’est un Paul Le Guen au visage très marqué qui s’est empressé de quitter la salle de conférence de l’hôtel Sawa Novotel de Douala. Le sélectionneur du Cameroun n’oubliera pas de si tôt, l’épreuve qui l’a opposé samedi soir aux journalistes durant un peu plus d‘une heure. Il était entouré de son adjoint Yves Colleu, Iya Mohammed président de la Fécafoot, Alexandre Ribeiro coordonnateur sportif de la sélection nationale du Cameroun.
« Le bilan du stage de détection avec 26 joueurs amateurs organisé à Yaoundé du 12 au 15 avril, et la suite du programme de la préparation et de la participation des Lions Indomptables à la phase finale de la Coupe du monde 2010 », ainsi se déclinait l’objectif de la rencontre au cours de laquelle Paul Le Guen s‘est montré tantôt énervé, tantôt agacé, tantôt emporté par les préoccupations des hommes de média. Le jeu avait pourtant démarré sereinement sur le bilan du stage de Yaoundé. « Je n’y ai pas trouvé l’oiseau rare, mais, j’ai retenu quelques joueurs que je pourrai dans la mesure du possible convoquer pour le stage préparatoire en vue du Mondial. Ce stage que l’avais voulu pour voir leur niveau, a été riche d’enseignements », avait affirmé Paul Le Guen.
Yves Colleu, qui a préparé et suivi ce stage, se montrait lui aussi satisfait. « On est très satisfait du déroulement du stage, indiquait l’adjoint de Paul Le Guen. On a vu ce qu’on souhaitait voir. Il y a trois ou quatre joueurs qui se sont dégagés assez nettement par rapport aux autres. Et s’il faut trahir un petit peu un secret, un joueur a été plus fort que les autres. Reste maintenant au coach de déterminer si la valeur montrer par ce joueur et les autres qui se sont distingués est suffisant pour intégrer la première liste des 30 ».
A deux mois du rendez-vous sud-africain, la presse a voulu savoir si une solution avait déjà été trouvée au problème du compartiment défensif, point faible de l’équipe lors de la phase finale de la CAN en Angola. « Le dernier match amical contre l’Italie (3 mars, 0-0), nous a apporté des éléments intéressants sur le plan de la constitution de la défense, a répondu PLG. Par exemple, le retour de Assou-Ekotto dont l’absence nous a fait souffrir à la CAN. On est satisfait de son retour tout en espérant qu’il sera de l’expédition d’Afrique du Sud. Il est le meilleur arrière gauche camerounais en ce moment. En ce qui concerne le poste d’arrière droit, il ne faut pas oublier Geremi Njitap, mais il y a Stephane Mbia qui peut jouer là, j’ai vu des joueurs comma Markadji, Abouna, Mabouka qui sont aussi des pistes. Je vais réfléchir et donner une réponse exacte en ce qui concerne la solution au problème de la défense le 11 mai prochain. »
« Je n’ai jamais été pessimiste ! »
L’ambiance et l’état d’esprit au sein de la tanière des Lions ont été évoqués par un journaliste qui a voulu savoir le véritable rôle du capitaine Samuel Eto’o. On attribue fréquemment à l’Intériste implication dans le choix des hommes sélectionnés alignés par PLG. Une attitude qui aurait créé des scissions au sein de l‘équipe où on dénote une rivalité entre des clans. « Le capitaine ne décide en rien du onze entrant, même pas du choix des joueurs à convoquer, a rétorqué le Breton. Certes, je m’appuie sur lui et échange avec lui quand c’est nécessaire pour la gestion du groupe, mais, je suis le seul qui décide de la tactique et du choix des hommes à aligner. Parlant des clans, oui, il en existe comme dans toutes les équipes au monde. Mais, avec une bonne communication on parvient à orienter tout le monde dans le sens du résultat escompté. »
Le technicien est sorti de ses gonds lorsque ses interlocuteurs lui ont rappelé qu’il avait déclaré de retour de la CAN, que la sélection du Cameroun n’avait pas les moyens d’aller au-delà des quarts de finale de la Coupe du monde. « Arrêtez de dire que j’ai été un jour pessimiste sur le parcours des Lions au Mondial, ce n’est pas vrai, a-t-il asséné. Je n’ai jamais été pessimiste jamais, jamais, jamais ! Je suis plein d’espoir, je suis confiant, je pense qu’on travail pour avoir une bonne équipe, arrêtez donc de rabâcher ce truc qui n’a jamais existé. Je fais des efforts de lucidité cependant. Je ne me prend pas pour ce que je ne suis pas et il ne faut pas se prendre pour ce qu’on n’est pas. Dire aujourd’hui que les quarts de finale est un objectif raisonnable, je suis prêt à vous le redire. Vous n’êtes pas d’accord, qu’importe. »
En plus des rendez-vous calés depuis pour le compte des matches d’évaluation respectivement contre la Slovaquie (le 29 mai), le Portugal (le 1er juin) et la Serbie (le 5 juin), Paul Le Guen dit avoir pris rendez-vous le 25 mai avec la Georgie. « Désolé pour ceux qui trouvent que Georgie et Slovaquie ne sont pas des adversaires de haute facture, mais j’estime que ce sont des bon choix et la rencontre contre la Géorgie est un match d’entrainement qui nous permet de préparer la rencontre contre la Slovaquie », a conclu l’ancien coach du PSG.
Paul Nana