Les responsables du Syndicat national des footballeurs camerounais (Synafoc) ont effectué une descente au stade de la réunification de Douala. C’était dans le but de sensibiliser les footballeurs de Ligue 1 et 2 au sujet de leurs droits et obligations. La délégation était conduite entre-autre par le président du syndicat, David Myebi, du vice président, Geremi Njitap, du responsable du département communication, Jacques Marcel Itiga, de Serges Pensy, le président délégué de Jeunesse de Bonamoussadi, et plusieurs autres membres.
Pendant environ six heures d’horloge, ces invités inattendus se sont entretenus avec quatre équipes de football qui s’entrainaient dans la cuvette de Bepanda. Ils ont débuté leur échange avec les Astres de Douala. L’entretien devait se poursuivre avec New Stars. Mais les hôtes se sont vu imposer une fin de non recevoir par l’entraineur Bonaventure Djonkep qui a mis de l’avant le fait que les responsables du syndicat ont détourné la somme d’un milliard de francs Cfa destiné au développement du football camerounais. Face à ce refus, la délégation n’a pas insisté.
Après avoir laissé la séance s’achever, elle a poursuivi avec les joueurs de Botafogo.
David Mayebi a alors expliqué la nécessité des entrainements pour un footballeur. «Si vous ne vous entrainez pas, vous n’alliez pas bien jouer au football. C’est pourquoi je suis venu ici avec tout le staff du Syndicat national du football camerounais (Synafoc), que vous voyez-là vous donnez quelques conseils. Votre président, avant d’être président de votre équipe est un petit qui a accepté apprendre. Aujourd’hui je ne suis pas surpris de constater, qu’il y a de grands garçons qu’il encadre très bien. Geremi Njitap et Lucien Metomo doivent vous parlez. Ils doivent vous dire un mot. Et nous allons vous encourager à continuer à faire le travail, que nous avons choisi, c’est-à-dire : le football».
La descente du Synafoc auprès des joueurs a été perçue par de plusieurs observateurs comme une opération de séduction. Des indiscrétions font état de ce qu’ils seraient en campagne pour briguer la présidence du comité exécutif de la Fédération camerounaise de football (Fécafoot). Pour ce faire, ils souhaitent prendre à leur avantage le slogan : « le football aux footballeurs ».
La réaction de Lucien Metomo, ancien international qui n’a pas joué au Cameroun, semble conforter cette assertion: « N’ayez peur de personne. Nous ne sommes l’adversaire de personne. Nous sommes l’ami, l’associé, le footballeur de tous les footballeurs. Nous défendons simplement les intérêts des footballeurs. Le siège à Yassa est votre siège. Les problèmes que vous aviez sont nos problèmes. Si nous avons accepté d’être-là, c’est parce que nous n’aimerions pas que vous connaissiez les mêmes pièges que nous avions connus. N’ayez peur de personne. Nous ne sommes l’adversaire de personne. Vous avez des droits ainsi que des devoirs envers vous, vos dirigeants, vos coéquipiers… Professionnel, c’est la discipline sur et en dehors du stade. Entrainement à 10h, venez à 9h. Si vous aviez un problème de pied gauche, travaillez votre pied gauche. La refonte de l’équipe nationale passe nécessairement par vous. Et non par l’équipe nationale A. Les gens qui viendront vous dire qu’ils ont la solution miracle qui ne vous concerne pas, ce n’est pas vrai ! C’est vous qui devez être la solution. Les gars, appliquez-vous, appliquez-vous et réappliquez-vous. Nous sommes avec vous. Nous avons accepté de donner de notre temps pour vous. Nous sommes avec vous et nous serons toujours avec vous. N’ayez aucune crainte. Venez et nous allons trouver des solutions ensemble ».
Geremi Njitap de son côté révèle qu’il a adhéré au Synafoc alors qu’il était encore en activité. Et il souhaite mettre son expertise au service de ses jeunes frères: « J’ai adhéré au Syndicat quand j’étais encore en activité. Le président m’a convaincu. Aujourd’hui j’ai arrêté ma carrière. Etant donné que j’ai un vécu dans le football, j’ai jugé bon de mettre mon expertise au service de mes jeunes frères. Je tiens à transmettre tout ce dont j’ai vécu de bien comme de mauvais dans ma carrière, Surtout le pire. Car ça doit vous aider à ne pas tomber dans les mêmes travers que moi. Vous êtes encore jeunes et vous êtes l’avenir du football camerounais ».
La délégation a achevé la tournée par des échanges avec les joueurs de Sable de Batie et ceux de Union Sportive de Douala. Comme elle a démarré, c’est sous des averses, que la journée s’est achevée. Au lendemain de l’humiliation des Lions Indomptables au mondial brésilien, on est tenté de s’interroger : opération de séduction ou réelle volonté de sauver le football camerounais ? Seul l’avenir nous le dira.
Par James Kapnang