La rencontre Cameroun-Mali fut longue à se décider, avec deux blocs équipes bien en place. Et ce sont les maliens qui ont allumé les premières mèches, par des incursions dans la charnière défensive camerounaise. Fort heureusement, les frappes des poulains d’Amadou Diallo voient le cadre se dérober. Pressés les camerounais bafouent leur football et réagissent par quelques attaques sporadiques. La pause intervient sur le score de zéro but partout.
En seconde période, les camerounais font montrent de plus d’élan et d’allant dans leur football en soignant notamment les transmissions de balles dans l’entre-jeu.
Le bloc malien plie mais ne rompt pas et sur un contre rondement mené Bakayoko Alou manque d’ouvrir le score à la 55è minute.
A l’heure de jeu, les débats s’animent avec deux formations qui se rendent coup pour coup. Avant que le défenseur central des Astres de Douala Gerémi SANGONG reprenne d’une tête rageuse un corner frappé par Julien MOMASSO, son coéquipier en club.
Cette ouverture du score va débrider complètement la partie avec une équipe malienne qui joue son va-tout. Elle se crée plusieurs occasions mais ses attaquants manquent de panache et lucidité dans la finition. Le portier des Lions Hugo Nyamé, aidé par sa défense veille au grain.
Au final, le Cameroun s’impose un but à zéro. Si les poulains de Ndoumbe Bosso n’ont pas donné la sensation d’un accomplissement total, ils ont eu le mérite de puiser dans leurs qualités séculaires de grinta et de gnac pour obtenir la deuxième victoire comme un message à leurs ainés sur courant alternatif.
Quasiment qualifiés pour les 1/4 de finales, les Lions livrent leur dernier match de poule face à la Côte d’ivoire à Merreikh, lundi prochain 14 février à 20h00 heures locales (18h00 à Yaoundé). L’objectif sera de garder la tête de poule afin d’avoir l’avantage du terrain en 1/4 de finale. Pour y parvenir les camerounais devraient miser pour une victoire ou à défaut, un partage de points. Ils en ont les moyens.
Guy Nsigué, avec Raphael Nkoa – Team Press Officer
Réactions
Emmanuel Doumbé Bosso, sélectionneur camerounais (au micro d’Eric Mamruth, RFI) : « Il a fallu batailler. On a senti que les enfants n’avaient pas la même fougue et la même hargne que face au Congo. Mais c’est normal car le Mali est un cran au-dessous de nous et s’est présenté en challenger. […] Il a vraiment fallu du temps à nos enfants, qu’ils aillent puiser en eux pour remporter ce match. […] Ils ont cru que ç’allait être facile mais ils se sont leurrés. […] A la mi-temps, je leur ai dit qu’il fallait revenir sur terre, qu’on avait laissé trop d’espaces en première période. Les Maliens étaient beaucoup plus enthousiastes et entreprenants que nous. Il a fallu relancer l’engagement de mes joueurs. Ça n’a pas été évident mais ils y sont parvenus. »
Paul Bebey Kingue, capitaine camerounais : « La maturité a fait la différence ce soir. On est tombés sur une très belle équipe du Mali. […] Ils ont montré beaucoup d’enthousiasme. Il a vraiment fallu mettre les bouchées doubles pour récolter ces trois points. On a été un peu plus sérieux. […] On a senti que dans le jeu, ça ne passait pas. Alors pourquoi pas avec un coup de pied arrêté ? On a marqué sur corner, ce qui nous a libéré. »
Amadou Pathé Diallo, sélectionneur malien :
« On a encore pêché par inefficacité. Pourtant, il y avait de la lucidité. On a beaucoup plus posé le jeu aujourd’hui que face à la Côte d’Ivoire et ça m’a satisfait. Tout le monde sait que le football camerounais est physique et qu’il faut être prêt contre eux à ce niveau-là. En première mi-temps, on a joué contre le vent. En deuxième mi-temps, on n’a pas su en profiter. Encore une fois, leur puissance s’est exprimée sur le but. »
Résumé vidéo du match