Logées dans une poule B où sortir vainqueur sera tout sauf une ballade de santé, l’équipe nationale du Cameroun, entourée de l’Algérie, de la Zambie ou du redoutable Nigeria, vont se livrer un combat à mort qui laissera au moins deux des ex-Mondialistes sur le carreau. Une équation que devra absolument résoudre Hugo Broos, engagé depuis son arrivée dans un chantier de refondation du Onze national.
Ça sent le roussi ; Hugo Broos est prévenu ! La campagne éliminatoire de la Coupe du monde 2018 n’est en rien semblable à celle de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) à l’issue de laquelle le Cameroun a validé en « héros », son passeport gabonais. Cette fois, ce sera corsé pour le pays de Clinton Njié qui a par le passé, eu plus ou moins la main heureuse lors du tirage au sort. Pour le rendez-vous Russe, c’est à une guerre fratricide, un conflit de sueur et de sang que vont se livrer les fils d’un même continent. Conflit à l’issue duquel une seule nation obtiendra son billet pour Moscou, alors que les trois autres, dont au moins deux habitués à ce rendez-vous planétaire, plieront bagages. Habitués à la Coupe du monde, les Lions indomptables semblent ces derniers temps moins à l’aise quand il s’agit d’affronter les grosses pointures, et pas de bol, il y aura trois à battre cette fois. Les « proies » des fauves ont pour nom Algérie, Zambie et Nigeria. Des gros morceaux sur l’échiquier du football africain au regard des récentes performances enregistrées.
Parler de « poule de la mort » serait même un euphémisme car les différentes affiches de ce groupe sont tous des duels qui promettent des étincelles. Conscient que c’est d’un héritage bien fragile qu’il vient d’acquérir, Hugo Broos qui a commencé à mesurer la gravité des missions qui lui sont dévolues avec la laborieuse phase des éliminatoires de la Can 2017, doit pouvoir mettre sur pied une équipe qui produit du jeu, mais surtout qui gagne. Finie la série des matchs nuls ; finies ces rencontres ennuyeuses où les 11 hommes sur le terrain offrent un spectacle insipide au public. C’est d’une équipe nationale conquérante et portée vers les échéances avenir que le Cameroun a besoin. De la défense au milieu en passant par une reconstruction de l’attaque, tous les compartiments doivent jouer collectif. Tout ou presque est à refaire, car la moindre erreur, sera payée cash. Peu importe donc le dispositif tactique ou les grandes réformes à mettre sur pied. La clé de voûte réside dans le choix des hommes et leur utilisation sur l’aire de jeu.
Légitimité d’opérer les choix
Entre changements, tâtonnements et mauvaises permutations, l’équipe nationale s’est transformée ces derniers mois, en une espèce de chambre de passe. Pour placer les joueurs? Une navigation à vue qu’on ne saurait tolérer cette fois. Mais, pour travailler en toute quiétude, il devrait par ailleurs tordre le cou à l’indiscipline, redoutable poison qui a pourri l’environnement dans la tanière. Mettre un terme à la haine, la jalousie, les luttes spirituelles ou exotériques et les égos surdimensionnés de certaines « superstars ». Aidé par une Fécafoot qui lui a conféré toute la légitimité d’opérer le choix de ses hommes, il devra également faire preuve d’autorité aux fins d’être bien au-dessus de ces luttes d’influence et ces interférences notoires exercées par les groupes de pression installés autour et au sein de l’équipe. Toutes choses qui perturbent le travail des entraîneurs et le rendement des joueurs sur le terrain.
Christou DOUBENA