Le monde entier jalouse la qualité des jeunes joueurs en France, en Allemagne et au Pays-Bas pour ne citer que ces pays là. Ce sont des nations qui ont décidé depuis une dizaine d’année de prendre en main le développement des talents. Pour ne singulariser que la France, le sélectionneur Didier Deschamps a l’embarras du choix quand vient le moment de faire sa sélection pour les matchs internationaux. Que Paul Pogba, Antoine Griezman, ou même Mbappé soient indisponibles, cela ne changent en rien la qualité du groupe qu’il va aligner.
Au pays des lions Indomptables, la formation a été abandonnée aux nombreuses académies qui foisonnent sans aucune imposition d’un cahier de charge. Leur promoteur s’agrippent sur les quelques jeunes qui ne savent faire qu’un amorti et les gonfle la tête avec de fausses certitudes de carrière professionnelle lucrative. Quelques mois plus tard, à cause de la méconnaissance du réel développement, les jeunes sont abandonnés, soit parce que blessés, soit parce qu’ayant stagnés.
In fine, la Fécafoot a abandonné sa mission régalienne qui est de développer et de promouvoir le football dans l’ensemble du pays. Si elle se bat en beau diable pour récupérer la gestion des deux championnats de football professionnel au point de bloquer son démarrage malgré les décisions convergentes de la plus haute cour en matière de sport au monde, après deux reports, la date du lancement du championnat des jeunes n’est toujours pas connue.
Il y a d’abord eu la date du 5 novembre, puis celle du 28 du même mois. Puis, plus rien. Toutefois, apprend-on du côté de la Fédération camerounaise de football, son lancement est tributaire du démarrage du championnat dans les ligues régionales. Jusqu’ici, seule celle de l’Est a choisi la date du 12 décembre prochain. Pour les autres, on devrait encore attendre.
« Le football des jeunes se joue dans les ligues départementales. Il fait aussi partie du football amateur. C’est pour cette raison que rien ne peut commencer chez eux, tant que la ligue régionale n’a pas lancé ses activités », précise Parfait Siki, le chef de département de la communication à la Fécafoot.
On apprendra que les ligues départementales constituent donc la base organisationnelle du football des jeunes. Ainsi, chaque département organise un tournoi, puis le vainqueur participe à la compétition régionale. Et ainsi de suite jusqu’au niveau national. Pour le moment, deux catégories sont concernées par cette organisation : les minimes (U15) et les cadets (U17). Dans l’actuelle mouvance de la redistribution des fonds Covid-19 au football amateur, 372 clubs, ainsi que ses centres de formation, sont bénéficiaires. De quoi constituer un élément de motivation dans la perspective de sa reprise.
Ce qui n’empêche pas des interrogations quant à la ligue spécialisée mise sur pied en 2019 et qui tarde à prendre son élan, contrairement à sa sœur jumelle du football féminin. Pour la première saison en début d’année, seules trois journées s’étaient disputées. Et ce, après plusieurs reports et plusieurs interrogations sur le nombre exact des équipes engagées. A peine entamé, tout s’est arrêté en mars dernier après les mesures restrictives du gouvernement dès le 18 mars afin de limiter la propagation du coronavirus.
Très peu de choses filtrent de cette ligue : assemblée générale, conseil d’administration, affiliation des clubs, etc. « Il faut savoir que le football amateur n’a pas les mêmes exigences que le football professionnel. Le club est la propriété de son promoteur. A partir de ce moment-là, il devient difficile de lui imposer certaines exigences », précise le chef de département de la communication de la Fécafoot.
Vraiment ? les clubs de football professionnel ne sont-ils pas la propriété de leur promoteur ? La fédération a clairement abdiqué de son rôle de promotion et de développement du football.