Jérôme Onguéné tenu à l’écart, Choupo-Moting consigné sur le banc au profit de joueurs fantomatiques comme Clinton Njie et Christian Bassogog, le capitaine Vincent Aboubakar qui dézingue ses coéquipiers… Le vestiaire des Lions Indomptables donne des signes de dislocation.
Les joueurs de l’équipe nationale du Cameroun semblaient vivre la belle harmonie. Les Lions indomptables étaient sur la bonne voie après une série de quatre victoires et un nul dans la CAN qui se déroule sur leur terre, et donnaient l’impression d’être un groupe uni, soudé. Leur slogan : « nous sommes une famille ». Mais la défaite concédée jeudi en demi-finale contre l’Egypte (0-0, tab 1-3) a vite ouvert la porte aux vieux démons. Et c’est Vincent Aboubakar, le capitaine de l’équipe, qui a été le premier à lâcher une bombe.
« C’est une grosse déception, a déclaré l’attaquant de 30 ans. La CAN est organisée chez nous et malheureusement on se fait éliminer en demi-finale. On a une grosse équipe et à chaque fois qu’on a joué collectif on a gagné. Aujourd’hui, chacun voulait montrer de quoi il est capable et voilà, en football, ça paye cash. Chacun pense à lui. Ça nique tout ! ». Des propos qui ont fini par agacer son coéquipier, Karl Toko Ekambi. « Vincent ? Il pense ce qu’il veut, il dit ce qu’il veut, a asséné le Lyonnais. Je ne vais pas polémiquer sur ça. Je félicite l’équipe ». Comme la polémique se nourrit de confusion, le tacle de Vincent Aboubakar contre ses coéquipiers ne pouvait qu’exacerber le sentiment que la cendre couvre sous le feu.
Le « malaise » Jérôme Onguéné
Selon certaines indiscrétions en effet, la bonne ambiance affichée par les joueurs camerounais à chacune de leurs entrées sur le terrain cachaient mal les frustrations vécues par certains au sein de la tanière. Des voix renseignées évoquent principalement le cas de Jérôme Onguéné. Titulaire et auteur d’un match intéressant lors de l’ouverture face au Burkina Faso (2-1), le défenseur de RB Salzbourg n’a plus jamais été aligné ensuite.
Antonio Conceiçao ayant souvent préféré un Harold Moukoudi qui se caractérise par des déchets techniques et un jeu au ralenti, à un Jérôme Onguéné aussi canon en Ligue des Champions qu’en Bundesliga autrichienne. Si le joueur de Salzbourg a été laissé dans les tribunes jeudi face à l’Egypte, des sources rapportent que c’est parce qu’il aurait ouvertement contesté les choix de l’entraîneur. Au point qu’il aurait même souhaité quitter le groupe après le premier tour de cette CAN. Mais sa mère, a appris Football365 Afrique, l’en aurait dissuadé. Bien sûr, tout ceci n’est qu’au conditionnel. Même si dans les faits, les soupçons d’une mise à l’écart semblent plausibles.
Choupo-Moting poussé vers la sortie ?
Eric-Maxim Choupo-Moting est sans aucun doute dans une situation identique. Enfin, à quelques différences près. Depuis que son brassard lui a été retiré, l’attaquant du Bayern Munich (11 matchs, 8 buts toutes compétitions cette saison) a aussi perdu sa place de titulaire indiscutable en sélection. La preuve : le Cameroun a disputé 6 matchs dans cette CAN et l’ancien Parisien n’a débuté que deux fois (contre l’Ethiopie et les Comores). Et même lorsque les Lions Indomptables tiraient la langue face aux Pharaons jeudi, Toni Conceiçao n’a pas fait appel à lui pour apporter son expérience, son intelligence et son impact dans le jeu.
Au contraire, le sélectionneur s’est tourné vers Clinton Njie et Christian Bassogog, deux joueurs fantomatiques, en perte de vitesse depuis plus de deux ans. Si le premier n’a plus marqué depuis le 17 avril 2021, le second lui, n’a plus joué en club depuis le 15 août 2021. Pourtant, les analystes sont unanimes sur le fait que Choupo-Moting vaut mieux que ces deux joueurs réunis. Comme à la veille de la CAN 2017 où il avait dû écrire à la Fécafoot pour décliner toute convocation en sélection nationale, Choupo-Moting – et Jérôme Onguéné probablement – pourrait définitivement claquer la porte après la petite finale qui l’oppose samedi au Burkina Faso.