Prétextant une tricherie massive sur les ages, la fédération camerounaise de football a décidé, unilatéralement, de ne pas organiser le championnat des jeunes cette année. Un renvoi, de trop, qui prive par la même occasion les cadets et les minimes de toute compétition nationale. Une mesure suicidaire au regard du calendrier international de ces deux catégories puisque les cadets sont, par exemple, en course pour la CAN 2013 qui se jouera cette année au Maroc.
Avec 60 millions de nos francs dépensés dans la radiographie du poignet, une méthode fortement contestée et donc inutile, on se pose la question des priorités qui animent les responsables de la fédération camerounaise de football.
Déjà mal en place, le football des jeunes va connaitre une nouvelle année blanche. Il faut dire qu’il est devenu naturel de sacrifier ce qui représente l’avenir d’un football « en reconstruction ». Avec de nombreux titres glanés sur la scène continentale et internationale, les arguments sont ne manquent pas pour restructurer et pérenniser ces championnats.
Dans les colonnes du quotidien Lejour, Tombi A Roko expliquait qu’« il y avait beaucoup de tricherie. Les joueurs qu’on nous a présentés en cadets et minimes sont en réalité des juniors, qui ont baissé leur âge ». Sauf qu’en décidant d’organiser le championnat junior, le secrétaire général de la Fécafoot a royalement ouvert les portes aux mêmes joueurs incriminés. Il faut donc croire que le problème se trouve ailleurs.
Au regard de ces développements, on est en droit de se poser une question majeure: comment Richard Towa mettra t-il sur pied une équipe conquérante pour « Maroc 2013 » quand on sait qu’après plusieurs mois de stage, son équipe avait été bloquée à Yaoundé, ce qui a provoqué le forfait du Cameroun au tournoi de Montaigu ?
Sans le football de base, le football d’élite ne peut survivre. Toutes les superstars d’aujourd’hui ont fait leurs premières armes à ce niveau, certaines plus rapidement que d’autres. De récentes études ont ainsi montré qu’en Angleterre, 80 % des spectateurs de football masculin avaient eux-mêmes joué à ce niveau à un moment ou un autre.