On ne parle que d’elle et de son jeu qui a quelque peu perdu de son explosivité. D’elle et de sa gâchette qui tarde à dégainer. On l’attend avec impatience dans la peau de la buteuse née qu’elle incarne. On la fusille de critiques parce qu’on la trouve un peu suffisante; on la cloue au pilori pour n’avoir pas encore inscrit le moindre but dans cette compétition. Certains de ses fans ne sont pas très tendres envers elle.
Exigeants, ils estiment qu’elle aurait déjà imprimé sa marque dans cette Can qui se joue de surcroît à la maison, en logeant le ballon au fond des filets 3 voire 4 fois. En effet, Gaëlle Enganamouit est au centre de tous les regards ; elle est devenue sans le vouloir, le sujet phare des tirs nourris de la presse et même du public qui en attend beaucoup du dossard 17 des Lionnes indomptables. Or, même quand elle ne marque pas, elle sait se montrer utile et primordiale. Elle sème la panique avec ou sans ballon. Elle a servi Michelle Akaba sur le deuxième but du Cameroun face au Zimbabwe (2-0) lors de la dernière journée de la phase des poules. Pour ses coéquipières, elle est là, fournit des efforts.
L’enfant des rails sur le bon chemin
Mais au fond, on a l’impression qu’elle n’est pas libérée. Elle a peur d’aller au charbon, d’engager son pied. Si la défense du Cameroun a d’ores et déjà brillé dans cette compétition, les supporters attendent donc encore de voir leur star réaliser des exploits. L’attaquante du club suédois du Fc Rosengard n’a toujours pas marqué scoré ; un exercice sur lequel elle a bâti sa réputation, sa renommée outre atlantique. Sacré meilleure joueuse africaine début 2016 par la Confédération africaine de football (Caf) seule Africaine en lice pour le titre de meilleure joueuse Bbc 2016, elle espère débloquer son compteur au meilleur moment : en finale. Face au Nigeria, meilleure attaque du tournoi, le Cameroun en aura besoin. « L’enfant des rails » en est consciente. Peut-être a-t-elle simplement gardé le meilleur pour la fin. Qui sait ? Just wait.
C.D.