C’est l’histoire du sempiternel affrontement. Les Nations se croisent, les saisons se succèdent les unes les autres, des faits quittent l’histoire, rentrent dans la fable, se tournent en mythes. Il en est ainsi de plusieurs confrontations épiques; la mémoire humaine remonte les civilisations, l’esprit du curieux feuillette les annales du temps.
Il en resurgit, tels des sphinx ,des hauts moments, connus comme classiques, classés comme usuels et dont la familiarité n’a toujours pas pu effacer la particularité, le sensationnel. David et Goliath, la Bête et l’Elu….
Que ces confrontations soient alors politiques, amoureuses, cornélliennes, sportives, de l’époque des gladiateurs ou de celle plus actuelle des jeux olympiques, de la Coupe d’Afrique des Nations, elles laissent planer avant, pendant et des lustres après, cette fameuse sensation de l’inédit, ce parfum envoûtant et maintes fois redemandé du crucial, des dates inoubliables. Qui pourrait en effet effacer de la mémoire des accros du football la date du 21 Mars 1986 à l’International Stadium Cairo ? ou encore celle du 10 févier 2008 ? ou celle encore plus proche du 17 février 2017 ?
C’est qu’en fait les rencontres entre Pharaons Egyptiens et Lions Indomptables Camerounais se sont élevées au fil du temps et au gré des enjeux au chapitre de duel légendaire, de combats de titans.
Destins croisés
S’il est une confrontation qui suscite les passions et qui défraie les chroniques, celle de ce 03 Fevrier au Stade Omnisports d’Olembé est pour beaucoup la plus indiquée. Cameroun-Egypte, le cinqtuple champion d’Afrique contre le septuple. Aboubakar Vincent contre Mohammed Salah, Antonio Conceiçao contre Carlos Queiroz.
Les deux sélections sont encore en lice pour être mondialiste. Cette rencontre des demi-finale qui mettra face-à-face deux poids lourds, les deux nations les plus titrée de l’histoire de la compétition est attendu avec grande fébrilité de part et d’autres. Nanti de ses sept couronnes, l’Egypte n’est plus à présenter sur la scène footballistique africaine.
Le Cameroun rêve de retourner la pareille à l’Égypte qui l’avait privé du titre en 2008 lors de cette compétition organisée sur son sol. Pour cette CAN 2021 que le Cameroun organise, rien ne lui sera accepté tant qu’il ne touche pas au graal, que l’Égypte soit sur son chemin ou pas.
Différences de style
L’Égypte est en pleine mutation. Depuis 2010, les générations successives ont de la difficulté à aligner les performances et les titres. Effacés sur la scène mondiale, surclassés sur la scène africaine, ces Pharaons veulent prouver qu’ils sont arrivés à maturité surtout qu’ils peuvent compter sur un homme providentiel, qui est probablement le meilleur joueur du monde à l’heure actuelle.
Après la défaite contre le Nigéria lors du premier match, il a tenu des propos durs et mis au défi ses coéquipiers de prouver leur qualité. C’est autour de ce leader hors-pair que Carlos Queiroz a bâti sa sélection. Le coach portugais peut aussi compter sur une assise défensive certaine, capable de museler même les plus grands. LE milieu de terrain tourne autour de El Eneny qui est heureux de retrouver du temps de jeu qu’il n’a pas en club.
Les Lions Indomptables aborderont ce match certainement avec le sérieux et la rigueur qu’ils ont retrouvés surtout lors de leur rencontre du quart de finale. Ils savent le poids de l’histoire et se rappellent certainement qu’en 1972, c’est à ce niveau que se sont arrêtés les rêves de remporter une Coupe d’Afrique sur son sol. Autour des cadres habituels que sont Aboubakar, Toko Ekambi, Zambo Anguissa, Ngadeu, et Onana, le sélectionneur aura plusieurs options de configuration d’équipe et de choix d’effectif. Que ce soit en son habituel 4-3-3, ou encore en 3-5-2 ou des variantes de ces deux systèmes, tout ce que l’on sait est que ça passera ou ça passera.
On le voit, ce jeudi, l’opposition de deux styles, une équipe Egyptienne volontaire, en mouvement et très technique contre des Lions, sûrs d’eux, homogène, solide dans tous les compartiments et en état d’alerte. La bataille du milieu de terrain sera déterminante et le match basculera pour l’équipe qui aura ce jour l’attaque la plus réaliste.
Quitte ou double
Il va sans dire que le vaincu de cette confrontation devra se contenter de la petite finale, ou de la finale des perdants. Le vainqueur sera en pôle position pour la finale, ayant accumulé le capital confiance nécessaire pour affronter le Sénégal, un adversaire tout autant redoutable.
Et comme souvent, toutes les équipes jouent et c’est le Cameroun qui gagne, propos de fan, rendez-vous ce dimanche pour le remake de la finale de 2002.