Outre les dépenses liées à la gestion de l’équipe nationale fanion, le gouvernement camerounais verse à la seule Ligue de Football Professionnel du Cameroun (LFPC) une enveloppe de près de 910 millions de francs CFA chaque année.
L’organisation et le fonctionnement des sélections nationales au Cameroun sont régis par un décret présidentiel signé le 26 septembre 2014. Le document avait été publié par le chef de l’Etat après la débâcle des Lions Indomptables à la Coupe du monde Brésil 2014. Et les incompréhensions autour de la répartition des rôles entre le ministère des Sports et la Fédération. Le nouveau texte définit les attributions et les prérogatives de la Fécafoot et sa tutelle. Il dispose par exemple que : «La gestion administrative, sportive et technique des sélections nationales de football relève de la compétence de la Fédération camerounaise de football».
Bien qu’il ait concédé à la Fécafoot la gestion du football, le gouvernement reste incontournable sur deux aspects : l’apport de fonds et la construction des infrastructures. L’Etat finance les sélections nationales : stages, billets d’avion, hébergement et restauration, frais de visa et soins médicaux, primes destinées aux joueurs et encadreurs. Le gouvernement paie aussi les salaires de l’entraîneur principal, des entraîneurs adjoints et des membres de l’équipe médicale de la sélection fanion. La participation à la CAN 2017 par exemple aurait par exemple coûté au Trésor public plus d’un milliard de francs CFA en guise de prime aux joueurs. Soit plus de 50 millions à chacun des 23 champions d’Afrique. Sans compter les primes et salaires des entraîneurs, et le financement du dernier stage préparatoire. Quand la Fécafoot elle, s’occupe des primes liées aux recettes de sponsoring.
Près de 910 millions au foot pro
L’État est aussi présent dans le financement du football professionnel national. Depuis 2011, date de sa création, la Ligue reçoit environ 910 millions de francs CFA chaque année. Soit 350 millions destinés au fonctionnement de la Ligue et 560 millions en guise de subvention pour le paiement d’une partie des salaires des joueurs et encadreurs des clubs. «En fixant ces deux subventions au moment de la création de la Ligue, l’Etat espérait contribuer à une mise en place rapide des championnats professionnels. Ces subventions étaient censées prendre fin en 2014. Mais compte tenu du fait que les championnats tardent à se professionnaliser, l’Etat continue de verser ces sommes à la Ligue», décrypte un fonctionnaire du ministère des Sports.