Les Lions indomptables vont disputer dans quelques jours un match décisif face aux Hirondelles du Burundi. C’est dans le cadre de l’ultime journée qualificative pour la CAN 2023. En d’autres temps cette rencontre entre les quintuples champions d’Afrique et un adversaire inconnu au bataillon aurait été considérée comme une simple formalité. Plus anecdotique qu’autre chose. Tout un océan semble séparer en effet les deux adversaires. Même s’il a reculé d’une place au dernier classement FIFA, le Cameroun occupe le 41e rang mondial. Et le 7e africain, loin devant le Burundi qui ne figure qu’au 140e rang mondial et 41e en Afrique. Seulement voilà : la vérité des statistiques ne reflète pas toujours celle du terrain qui est pour l’instant très têtue.
Cameroun – Burundi, un air de finale
La réalité vécue c’est que l’équipe du Cameroun ne tient pas encore son destin en main dans un groupe de qualification pourtant largement à sa portée avec juste deux adversaires moyens contre lesquels il n’a pas montré grand-chose jusqu’ici. Après une victoire étriquée (0-1) face au Burundi, les Lions s’étaient fait tirer la crinière sans la moindre diplomatie par le président de la Fecafoot qui a même menacé de couper des têtes. Une pression qui s’est montrée contre-productive face à la Namibie (114e mondial et 26e africain) qui a imposé une défaite et un match nul au Cameroun. Quant au Burundi jusque là lanterne rouge du groupe, il s’est relancé après une précieuse victoire sur la Namibie (3-2).
Cameroun – Burundi, programmé à Garoua s’annonce d’ores et déjà comme la finale du groupe. Le vainqueur va composter directement son ticket pour la CAN. La situation est d’autant plus délicate qu’en cas de match nul face au Burundi les trois équipes se retrouveront à points chacune avec une différence de buts défavorable aux Lions qui n’ont marqué jusqu’ici que 3 buts . Autant dire que Vincent Aboubakar et ses coéquipiers sont condamnés à gagner sur un large score s’ils veulent éviter la dure épreuve des calculettes. Encore faudrait-il éviter d’encaisser avec une défense et un gardien qui ne semblent pas encore avoir retrouvé la sérénité.
Jean Marie NZEKOUE, éditorialiste, chroniqueur, auteur de « L’aventure mondiale du foot africain ». (2010)