L’opération prenait les allures d’une mission impossible. Au finish, Tiko United finit la Champion’s League 2011 sur les rotules. Groggy. Abattu à domicile. 0-1. Sunshine, l’ogre nigérian, semblait trop fort. « On traverse une crise financière. On n’a pas de primes de victoire », gémit un joueur camerounais. On comprend pourquoi Tiko n’a pas fait le poids devant une équipe collective, solidaire, mais qui s’est avéré n’est pas une foudre de guerre. Helas, Tiko ne ’en voudra qu’à lui-même.
Comme c’est la tradition depuis cette saison au stade de la Réunification de Douala, les visiteurs ont marché sur du velours. Dans les gradins, des centaines de spectateurs nigérians donnent de la voix. Trompettes, tambours, castagnettes, sifflets, vuvzela…, tout est mis à contribution pour que le 12ème joueur livre son jeu à fond. Dans ce duel, les supporters camerounais ont perdu le match.
Non seulement, c’est un maigre public qui a fait le déplacement pour le stade de la Réunification, mais en plus, Tiko united semblait jouer en plein désert : aucun supporter ne donne de la voix. Et les visiteurs l’ont compris. Sunshine qui compte en son sein 4 internationaux A’ et 3 internationaux dans la sélection Espoir du Nigeria, s’offre les meilleures occasions de but.
En première mi-temps, les visiteurs inquiètent Tiko avec des tirs à distances (24’, 36’). « Nos attaquants ont été maladroits, surtout en première mi-temps. Mais je leur disais toujours d’essayer, même à distance. Vous voyez le résultat », se satisfait le coach nigérian Ogunbote Gbenga.
Olurundare Dele brise les espoirs camerounais
En face, Tiko qui peine à enchainer trois passes est méconnaissable sur le terrain : « Tout le monde sait que notre avant-centre Atem Valentine est blessé et indisponible pour six mois. Kevin Agbor, l’autre attaquant est lui aussi indisponible », déplore Justin Kamgue, le coach des Sambas boys. Au-delà de cette attaque décapitée, le reste de l’équipe est amorphe. « Le football est un jeu de déplacement et de mouvement. Lorsqu’un joueur est en possession de la balle et que les autres sont statiques, il n’y aura pas d’étincelle », prophétise un confrère dans la tribune de presse.
Malgré quelques sursauts d’orgueil de Tiko qui montrait une folle envie de gagner, le cœur n’est visiblement pas à l’ouvrage : « Nous traversons une crise financière. Malgré nos quatre dernières victoires, nous n’avons reçu aucun radis », souffle un joueur qui a requis l’anonymat. En face, les Nigérians qui se créent plus d’occasions de but les vendangent. « Les Camerounais nous ont donné trop de fil à retordre. C’est pour cela qu’on n’a pas pu se concentrer ce soir », lance, Olurundare Dele, l’attaquant de Sunshine qui a souvent manqué le cadre. il s’est cependant rattrapé à la 88’. Un tir tendu de 30 mètres à ras du sol qui a mystifié le gardien Nzonkou, entré à la 23’ en remplacement d’Idrissou, blessé.
Coton, seul contre tous
A Garoua, Cotonsport local, a fait l’essentiel : une victoire de deux buts à zéro contre As Vital Club de Kinshasa. Suffisant pour permettre aux cotonsculteurs de se qualifier pour le tour suivant de la Champion’s League Africaine. Et pourtant, la tâche semblait ardue pour Cotonsport qui s’était imposé au match aller 1-0 à Kinshasa il y a quelques jours.
Avec l’élimination de Tiko United, Fovu de Baham, et Astres de Douala, les espoirs camerounais d’une Coupe africaine reposent désormais sur les épaules de Cotonsport. Après avoir échoué en finale (Caf et champions league) par deux fois, y parviendra-t-il cette saison ?
Eric Roland Kongou, à Douala