Après avoir encaissé le coup, le Malgache a décidé d’attaquer la décision du Comité d’éthique de la FIFA devant le Tribunal Arbitral du Sport. Il souhaite un examen en urgence et un effet suspensif de la peine afin de lui permettre de briguer les prochaines élections à la CAF. Mercredi dernier, Ahmad Ahmad, est revenu à la charge pour annoncer son recours au plus haut tribunal en matière de sport, dénonçant ainsi une décision «incompréhensible et choquante». Il y voit un coup fumant de ses adversaires à la FIFA qui veulent attaquer « l’autodétermination du football en Afrique».
«Un appel sera fait devant le Tribunal arbitral du sport (TAS) afin de contester cette décision incompréhensible et choquante». C’est en ces termes que l’équipe du président Ahmad Ahmad a annoncé son intention de contrattaquer, deux jours après la décision de la chambre de jugement de la Commission d’éthique indépendante de la FIFA. Cette dernière avait décidé, lundi, de retenir toutes les charges (acceptation et distribution de cadeaux et avantages, abus de pouvoir, détournement de fonds…) à l’encontre d’Ahmad et l’avait sanctionné d’une interdiction de toute activité liée au football pendant 5 ans, en plus d’une amende de plus de 180.000 euros.
Mercredi après midi, sur son compte «Twitter», le président banni a réagi pour la première fois en postant : «Je conteste la sanction qui a été prononcée. Au-delà de mon cas, c’est l’autodétermination du football en Afrique qui est attaquée». En même temps, un communiqué signé par l’équipe du Malgache étalait les raisons de son indignation, pointant du doigt une procédure en «manque d’impartialité».
«Cette décision n’a pas été rendue de façon juste et impartiale. Au cours des mois de l’enquête menée par la chambre d’enquête de la Commission d’éthique de la FIFA, dirigée par Mme Maria Claudia Rojas, contre la Confédération africaine de football (CAF) et son président, de nombreux procédés surprenants ont été relevés. Ainsi, mandat a été donné au cabinet d’audit PwC pour investiguer l’administration du football africain, alors même que ce cabinet œuvrait jusque là pour la CAF et sous mandat de cette dernière, créant ainsi un conflit d’intérêt et un problème de manque d’impartialité évident… Des fuites d’informations relatives à la procédure en cours – pourtant censée être strictement confidentielle – et systématiquement défavorables au président Ahmad ont été rendues publiques par voie de presse, empêchant, de fait, la tenue d’un travail d’enquête serein», avance la team d’Ahmad.
Le communiqué va encore plus loin en prétendant que le président de la CAF a été privé de présenter certains de ses témoins : «Même l’audition du président Ahmad, auquel a été notamment refusé le droit de présenter une partie de ses témoins, lors d’une audience menée au pas de charge, ne s’est pas tenue selon les standards attendus et habituels».
Un appel «à effet suspensif» pour relancer la candidature d’Ahmad
Le timing de la décision et son effet immédiat ont aussi été vivement critiqués par Ahmad Ahmad, lui qui espère toujours mener l’aventure de l’élection présidentielle en mars 2021 à Maâmora et compte sur le TAS pour prétendre à un second mandat. Pour le Malgache et son équipe, la commission d’éthique de la FIFA «s’est d’ailleurs empressée de rendre dans l’urgence une décision immédiatement exécutoire, sans communiquer les motifs de sa sentence, en dépit de sa gravité. La raison d’une telle précipitation pourrait être que cette condamnation empêcherait le président Ahmad Ahmad d’être réélu à la présidence de la CAF lors des élections prévues en mars 2021, en dépit des nombreux soutiens déjà déclarés à sa faveur». Pour tenter de relancer Ahmad sur la scène des élections pour la présidence, l’appel qui sera déposé auprès du TAS sera donc «assorti d’une demande d’effet suspensif, afin de ne pas aggraver le préjudice subi par le président Ahmad».