Le Dr William Ngatchou et Freddy Smets font le point du stage Belge de l’équipe nationale de football militaire du Cameroun en route pour la coupe du monde militaire qui se joue en juillet 2013 à Baku (Azerbaïdjan). Un entretien de la rédaction mené après le premier match amical de nos lions à Bruxelles.
Expliquez-nous Comment l’équipe nationale militaire du Cameroun s’est retrouvée en Belgique et non en Ukraine comme initialement prévu ?
Dr. Ngatchou : Mr Freddy Smet et moi avions été contactés par le ministère de la défense pour voir quelles étaient les possibilités d’organiser un stage pour l’équipe militaire du Cameroun en route pour la coupe du monde militaire en Azerbaïdjan. Vu notre expérience acquises pendant de nombreuses années en Belgique, nous avons rapidement trouvé les lieux d’hébergement et un centre d’entrainement pour le groupe, que nous avons proposé aux autorités du ministère de la défense. Ils ont accepté notre proposition et ont donné leur autorisation pour que le stage se passe ici (Belgique).
Mr Smets, vous êtes allés au Cameroun convaincre les autorités militaires de choisir la Belgique plutôt que l’Ukraine ou un autre pays. Comment se sont passés les négociations ?
Freddy Smet : La première chose à dire c’est que je connais très bien le Cameroun et le football camerounais. Je me rends régulièrement chez vous au pays. J’ai rencontré les autorités du ministère de la défense. Avec mon expérience d’entraineur de haut niveau et tout le pouvoir d’organisation ici en Belgique, avec ma connaissance dans les grands clubs belges, je pense que nous étions les bonnes personnes pour travailler avec cette équipe militaire du Cameroun.
Quel bilan pouvez-vous faire de la première phase du stage ?
Freddy Smet : Le bilan est positif. En tant qu’entraineur, je remarque qu’il y a une très bonne ambiance dans le groupe, une très bonne mentalité, l’équipe est très bien gérée par l’entraineur Bertin Ebwellé. J’ai l’avantage de connaitre le coach et nous travaillons en osmose afin que le Cameroun fasse bonne figure à cette coupe du monde et la remporte si possible.
Dr. Ngatchou, vous qui travaillé régulièrement avec la sélection nationale fanion de football du Cameroun, pouvez-vous nous établir la différence entre ce stage et les autres vécus en tant que médecin ?
Dr. Ngatchou : Les niveaux et les enjeux ne sont pas les mêmes. C’est clair que la compétition que nous disputerons dans quelques jours est une grande compétition pour l’armée. Vous devez savoir que pour l’équipe nationale fanion, les moyens mis à disposition sont plus importants et l’armada déployée pour les Lions indomptables, où évoluent les joueurs professionnels est plus conséquent. C’est plus ou même le même boulot, mais à un niveau inférieur à celui de l’équipe nationale fanion de football. Il est vrai que l’organisation est toute aussi professionnelle, mais les moyens diffèrent.
Sans gros moyens vous avez un calendrier chargé, avec à la clé plusieurs matchs amicaux. Les fonds réduits n’ont pas été un handicap ?
Dr. Ngatchou : C’est vrai que les moyens mis à notre disposition sont très réduits. Nous avons eu l’avantage d’avoir un très bon carnet d’adresse. Avec un carnet d’adresse comme celui de Freddy Smets ou le mien, vous pouvez en deux jours arranger un match avec l’équipe nationale militaire française, qui accepte de vous prendre en charge avec les joueurs et encadreurs. Ils vont loger tout ce monde. Nous n’aurons qu’à payer le déplacement. Vous voyez que c’est une grosse économie. Il y a également une équipe de deuxième division belge. Charleroi qui est une grande équipe dans le pays, dont l’entraineur est un ami personnel de Freddy Smets qui sont prêts à nous servir de Sparring partner. Il suffit juste d’un coup de fil pour qu’ils acceptent de se déplacer pour un match amical. Une autre personne devait payer pour avoir des rencontres de ce genre. Le terrain d’entrainement, l’hébergement que nous avions ici sont de très bonnes qualités. Ils nous ont été cédées à des prix réduits. Je ne dirais pas que l’équipe a eu la chance de tomber sur nous, mais nous nous sommes débrouillés avec peu de moyen à trouver un bon programme pour l’équipe.
Pour conclure Freddy Smet vous qui connaissez bien le haut niveau, quelle appréciation faites-vous de l’équipe militaire du Cameroun, a-t-elle un avenir dans cette coupe du monde ?
Freddy Smets : Oui, elle a un avenir en coupe du monde, elle a du caractère. La seule chose que j’ai remarqué c’est que le jeu est trop précipité. Les joueurs doivent construire progressivement. Au niveau de la construction, il y a encore pas mal de choses à affiner. A part ceci, je pense qu’il y a de la mentalité. Ils ont un très bon esprit. Pour la qualité de jeu, l’entraineur et son staff sont là, ils se préparent très bien. Je pense qu’ils pourront mesurer leur qualité technique, tactique, physique… devant une équipe de division 1 comme Sporting Club de Charleroi. Je vous donnerai mon avis en tant que technicien après le match de Charleroi et avant que l’équipe n’aille en coupe du monde.
L’ambassadeur du Cameroun en Belgique était dans les tribunes…
Freddy Smets : La présence de l’ambassadeur a fait plaisir aux joueurs, au staff, ainsi qu’à Mr Ngatchou et moi. Nous sommes heureux de sa présence, car c’est toujours important que les autorités administratives et diplomatiques soutiennent le football camerounais.
Entretien retranscrite par James Kapnang