La façon dont l’équipe du Brésil se prépare à la Coupe du monde est de gérer un condensé d’athlète d’expérience, de jeunes à haut potentiel et de ne pas nuire à la stabilité des processus. Il est vrai qu’il n’y a pas de processus capable de garantir la gagne d’un match, encore moins d’une Coupe du monde. Mais tout ce que l’on pouvait attendre d’un cycle de travail complet de 4 ans, entre 2018 et 2022 a été livré : des joueurs prêts, un modèle de jeu établi et, au sein de celui-ci, les systèmes de jeu des plus divers mis. Au crépuscule de cette étape, le sentiment est qu’il y a une équipe capable de jouer de manière harmonieuse dans différents schémas tactiques.
Le match contre le Ghana était important, malgré les fragilités défensives flagrantes des Africains. Avec une escouade des plus offensives jamais auparavant testée, le Brésil a beaucoup créé, fait pression et n’a jamais été déstructurée au point d’afficher des vulnérabilités. La sélection s’est amusée en première mi-temps.
Bien sûr, les clés de la bonne performance étaient le talent, l’occupation des espaces, les mouvements offensifs. Tite a débuté le match avec un 4-3-3, avec Lucas Paquetá et Neymar agissant, en fait, comme un duo de milieux de terrain. Les deux ont presque toujours cherché les espaces entre les latéraux et les défenseurs du Ghana, se sont déplacés entre les lignes de marquage et ont pu s’associer aux ailiers Raphinha et Vinícius Júnior. Neymar était le dépositaire du jeu, avec une démonstration de créativité et de répertoire. Paquetá et lui ont créé et dispersé des caviars.
Deux des trois buts sont partis des ballons arrêtés, un autre point positif à souligner. Mais c’est à cause des détails qu’ils ne sont pas venus des mouvements préparés. Avec ses deux buts, Richarlison a de nouveau montré quelque chose de fondamental dans cette progression de l’équipe nationale. En fait, pendant longtemps, il a été difficile de trouver un avant-centre qui donnerait, en plus du soutien au match, des buts. Et le joueur de Tottenham l’a fait.
Cependant, il y a aussi eu un exercice d’équilibriste pour que l’équipe ne s’expose pas. Et, en ce sens, le test d’Éder Militão en tant que latéral droit a bien fonctionné. Parce que l’évaluation des latéraux brésiliens doit se faire en fonction de ce que le modèle de jeu leur demande. Militão et Alex Telles étaient deux latéraux qui participaient à la sortie du ballon avec les défenseurs centraux et, lorsque le Brésil s’installait dans le terrain adverse, ils se sont positionnés quelques mètres plus haut, soit pratiquement alignés sur Casemiro, derrière la ligne du ballon. Ainsi, ils formaient un bloc de sécurité pour gérer d’éventuels contre-coups.
La deuxième mi-temps a connu un scénario entièrement différent. Le Brésil mettait moins de pression offensive pour récupérer le ballon rapidement. Il y avait plus d’espaces pour que le Ghana tente de jouer. On souhaitait laisser venir le Ghana, les forcer à faire des erreurs techniques pour profiter des espaces de contre-attaque. Les changement de Tite ont révélé quelques indice sur ce que recherchait l’entraîneur.
L’impression de ce match amical est assez positive. Elle renforce l’idée d’une sélection capable de bien fonctionner malgré de subtiles différences de structure. Mais jusqu’alors, seule la Coupe du monde nous révélera si Tite va s’appuyer sur une formation la plus offensive pour les matchs les plus exigeants. Pour l’instant, ce que l’on sait, c’est que les quatre années ont été bien utilisées. Le Brésil arrive au Qatar bien préparé.
Par Carlos Eduardo Mansur, Globo