Les matchs du premier tour de la Coupe du monde ont pris fin jeudi. Les 16 qualifiés pour les huitièmes de finale sont connus. Il s’agit du Brésil, du Mexique, des Pays-Bas, du Chili, de la Colombie, de la Grèce, du Costa Rica, de l’Uruguay, de la France, de la Suisse, de l’Argentine, du Nigeria, de l’Allemagne, des Etats-Unis, de la Belgique et de l’Algérie. Dès le weekend, ils entameront les matchs à élimination directe qui conduiront à la finale du 13 juillet.
En revanche, une autre moitié a été sortie de la compétition. Ce sont la Croatie, le Cameroun, l’Espagne, l’Australie, la Côte d’Ivoire, le Japon, l’Italie, l’Angleterre, l’Equateur, le Honduras, la Bosnie Herzégovine, l’Iran, le Portugal, le Ghana, la Russie et la Corée du Sud. Au regard de ce verdict, trois réflexions se dégagent : les pays attendus qui ont confirmé tout le bien qu’on pensait d’eux, ceux dont on ne vendait pas chère la peau et qui ont créé la surprise et les grandes déceptions, c’est-à-dire ceux sur qui beaucoup avaient parié et qui ont dit adieu à la compétition.
Ces trois niveaux d’observation et un regard sur la participation des pays africains constitueront les quatre grands axes de notre analyse-bilan des rencontres de poules de cette 20ème édition du Mondial brésilien qui entre, dès à présent, dans sa dernière ligne droite.
1- La confirmation
On attendait certaines nations parce que figurant parmi les grands favoris de ce Mondial. Fort heureusement, elles sont encore en course et ont justifié leur réputation de ténors. Le Brésil, pays organisateur, figure au nombre de celles-ci. Avec lui, il faut ajouter le finaliste de la précédente édition, les Pays-Bas. Ils sont auréolés d’un parcours sans faute tout comme l’Argentine et la Colombie. Ils ont ainsi confirmé leur statut de favoris de cette compétition.
Après sa débâcle en Afrique du Sud, la France est revenue à son meilleur niveau et a dominé les hostilités dans sa poule. Les « Tricolores » qui sont entraînés par le capitaine de la sélection française victorieuse de l’épopée de 1998, sont en passe d’inscrire une deuxième étoile à leur palmarès.
2- Les révélations
A côté de ces ténors de la scène footballistique internationale, se greffent de petites nations qu’on attendait le moins à ce stade de la compétition ou du moins, à la place occupée. Les pays du continent américain figurent en bonne place dans cette fourchette. Le Costa Rica est l’exemple le plus patent. Dans un groupe où il avait pour concurrents l’Italie, l’Angleterre et l’Uruguay, il a terminé à la première place, déjouant ainsi tous les pronostics. Avec lui, il faut mentionner le Chili et le Mexique. Grâce à leurs prouesses, le continent hôte de la présente édition place huit pays en huitièmes de finale sur les 10 au départ.
Comme en 2004 où repêchée au dernier moment elle était parvenue à se hisser sur le toit de l’Europe, la Grèce a obtenu son ticket pour le prochain tour grâce à une victoire au forceps contre la Côte d’Ivoire. Elle a donc créé la surprise dans une poule où la majorité des observateurs misaient beaucoup plus sur la Colombie et la Côte d’Ivoire, surtout qu’elle avait été laminée lors de son premier match (0-3) par la Colombie. Avec beaucoup de concentration et de réalisme, nul doute que la Grèce peut atteindre les demi-finales.
3- Les grandes déceptions
Les déceptions viennent plus du continent européen avec les éliminations précoces de l’Espagne, du Portugal, de l’Italie et de l’Angleterre alors que l’on n’imaginait pas qu’ils s’arrêteraient à ce stade de la compétition. L’Espagne est le tenant du titre et tous les pronostics le classaient au moins dans le carré d’As. Malheureusement, « la Roja » a été l’ombre d’elle-même dans cette coupe du monde.
Le Portugal comptait, quant à lui, dans ses rangs le meilleur joueur d’Europe, Christiano Ronaldo. Sa baisse de rendement a négativement impacté le sort de son équipe dont il était le premier espoir. La raclée (0-4) à lui administrée par l’Allemagne, lors de son premier match, a été préjudiciable au Portugal dans le décompte final des buts marqués.
L’Italie a remporté l’édition 2006 qui s’est déroulée en Allemagne. Il lui aurait fallu, pour ce faire, récidiver pour considérer l’aventure sud-africaine comme un faux pas. Que non ! La « Squadra Azzura », en dépit d’une entrée en lice réussie face à l’Angleterre, a succombé lors de ses deux dernières sorties. Ce qui lui a valu cette élimination « honteuse » que la presse nationale a imputé à l’arbitrage.
Quant à l’Angleterre, il est difficile aujourd’hui de prédire à quand son retour sur le toit du monde. Depuis son dernier sacre en 1966, les éditions passent et les résultats se ressemblent pour ce pays reconnu comme le fondateur du football (moderne). Au cours de cette 20ème édition de la coupe du monde, l’Angleterre n’a, hélas, pas pu faire honneur à sa réputation. Une fois encore, ce pays reconnu comme disposant d’un des championnats les plus relevés d’Europe, a encore baissé la tête en terminant à la dernière place de la poule D.
4- La mauvaise moisson africaine
L’Afrique avait toutes les raisons de croire à une bonne prestation de ses représentants à cette coupe du monde au Brésil. Le Nigeria est le champion en titre du continent, vainqueur de la dernière coupe d’Afrique qui a eu lieu en Afrique du Sud.
La Côte d’Ivoire, pays constellé de vedettes brillant dans les championnats européens et longtemps meilleure nation africaine au classement de la Fédération internationale de football association (FIFA).
L’Algérie, une équipe en puissance qui venait de ravir la première place de ce classement à la Côte d’Ivoire pour le mois de juin.
Le Ghana, accrédité d’une participation historique en 2010 en Afrique du Sud et dont on attendait le remake.
Et le Cameroun très attendu pour sa longue expérience de la coupe du monde en raison de ses multiples participations.
Sur les cinq prétendants, seuls le Nigeria et l’Algérie ont pu franchir le premier tour. Les trois autres ayant regagné le bercail. Une mauvaise moisson pour l’Afrique qui justifie aisément sa traîne face à l’Europe et à l’Amérique.
La débâcle du Cameroun était prévisible, au regard de l’actualité sur les démêlés des joueurs avec les autorités. Pour des primes qui n’étaient pas encore payées, les joueurs ont refusé d’embarquer. Du coup, les choses ont dégénéré et l’ambiance était devenue délétère entre l’instance fédérale et les athlètes.
Ce même problème a fini par gagner le Ghana dont les joueurs ont eu droit à tous les honneurs de la nation avant leur départ pour le Brésil. Le Ghana était dans un groupe très relevé que les mordus du sport ont baptisé « poule de la mort ». Leur marge de manœuvre était très réduite face à des adversaires comme l’Allemagne, le Portugal et les Etats-Unis.
Quand à la Côte d’Ivoire, peu s’explique les échecs répétés de cette « génération dorée » en qui le peuple a toujours placé beaucoup d’espoir et qui a rarement été à la hauteur des défis. Contrairement au tirage au sort des éditions 2006 et 2010 du Mondial, elle était logée dans une poule largement à sa portée. Comme il n’y a « jamais deux sans trois » selon un dicton populaire, la bande à Sabri Lamouchi est sortie de la compétition, la tête basse.