Non satisfait de l’humiliation qu’il a servi au Cameroun, l’accès de folie de Benoit Assou-Ekotto a continué dans les vestiaires et au delà. Malgré l’interposition de ses coéquipiers dans le couloir menant aux vestiaires et même dans les vestiaires, les bouteilles d’eau se sont envolées en direction de Benjamin Moukandjo. Deux jours après, c’est le calme plat communicationnel du côté de la délégation camerounaise.
Et pourtant, Pr Owona de la Fécafoot et Adoum Garoua, le ministre y sont aussi. Décidémment. La suite des événements telle que raconté par le journal L’Équipe dans son édition de ce vendredi.
L’enchaînement des événements paraît invraisemblable. On est entré dans le temps additionnel de Cameroun – Croatie dans la nuit de mercredi à jeudi. Les Lions, tragiques, se noient dans la chaleur de Manaus. L’attaquant nancéien Benjamin Moukandlo, plus très lucide, part dans une série de dribbles et oublie de donner la balle à Assou-Ekotto. Le latéral gauche l’insulte. Moukandjo se rebelle, lève les mains au ciel, une attitude qui déplaît fortement au joueur des Queens Park Rangers. Assou-Ekotto. Trente ans s’approche et tente alors de lui asséner un coup de tête. Invraisemblable.
À la fin du match, Samuel Eto’o le retient dans le couloir, essaie de calmer son coéquipier, de le raisonner. Impossible. L’ancien Lensois (1995 – 2006), torse nu et immense tatouage dans le dos, le repousse comme un inconnu. Toujours vindicatif, il se dirige vers le vestiaire pour régler ses comptes. Il entre, se saisit, d’après des témoins, d’une bouteille d’eau qu’il balance en direction de Moukandjo. Elle ne le touche pas.
Mais l’épisode n’est pas fini: il s’approche, prêt à remettre ça. Mais là. Vincent Aboubakar, voisin du Nancéien, lui fait face. Calmement, l’attaquant de Lorient qui parle peu, lui glisse, regard sombre: «C’est pas comme ça, grand frère. Tu ne le touches pas…» Aurait-il simplement osé défier le Lorientais, qui en impose par sa stature (1,84m; 86kg)? On ne saura pas. Car très vite, des équipiers s’interposent, le bloquent et la tension redescend d’un cran
Coup de chance: le tirage au sort a désigné entre autres, Assou-Ekotto pour le contrôle antidopage. En son absence, le calme revient dans le vestiaire dévasté. Les mots sont rares. Bien après la rencontre, le londonien ne rentrera pas à l’hôtel avec ses collègues et ne les reverra même pas au moment du repas. Il n’aura donc pas assisté non plus au débriefing de Volker Finke, le sélectionneur qui a. évoqué« la honte en dehors du résultat que lui ont inspirée certains comportements».
L’Allemand a. pourtant sa part de responsabilité dans cet incroyable incident En Autriche, lors de la préparation, Finke avait laissé entendre, glissé à un adjoint que Assou-Ekotto pourrait être évincé de la liste des vingt-trois s’il n’arrivait pas au rassemblement à temps.
La suite, on la connait.
Avec le quotidien L’Équipe, édition du 20 Juin 2014