Déjà maître du calendrier politique au Cameroun, Paul Biya, le premier sportif camerounais, vient d’affirmer sa plénitude sur le football et le sport dans toute sa globalité. Le règne du chaos, déjà bien en vigueur dans ce pays d’Afrique Centrale, champion de la corruption, s’est établi comme le maître d’agenda du désormais joueur de football le mieux rémunéré de la planète.
Comme quoi, dans un poulailler, un seul coq règne et ce ne sera certainement pas Samuel Eto’o, même s’il a trouvé la parade récemment en devenant le premier capitaine des Lions Indomptables à avoir officiellement refusé de livrer avec ses coéquipiers, un match amical placé sur la liste des matchs amicaux FIFA. C’est que dans ce pays, le ridicule a depuis longtemps cédé sa place, l’immoralité se moque de la morale, et probablement que bientôt, les hommes se vêtiront de robe. Depuis pratiquement 150 jours, les joueurs de football sont en inter saison d’une saison qui devrait compter normalement 365 jours. Tous les autres sports attendent la clôture officielle de l’année sportive 2010-2011 avec la remise des trophées aux vainqueurs pour pouvoir débuter celle de 2011-2012. Tout est donc à l’arrêt.
Le tableau ne serait pas complet si on n’aborde pas la presque tragédie des deux équipes qualifiées pour la Coupe du Cameroun de football qui sont sur le qui vive depuis le 8 août 2011. Les joueurs ne pouvaient prendre de vacances puisque celui qu’il convient d’appeler le chef de l’État aurait pu, les inviter à la finale sans aucun délai. Du coup, les deux équipes qui ont leur base à Garoua et à Bafang, ont campé durant des semaines à Yaoundé. Il faut penser aux dépenses de ces pauvres dirigeants, qui doivent tout planifier et qui gèrent, pour certains, leur équipe sur fonds propres. Ce samedi 03 décembre 2011 dans le département du Haut-Nkam, la discussion relative à la finale de la coupe du Cameroun 2011 était au devant de la scène. Lors des obsèques du défunt chef supérieur Fotouni le raz-de-bol ne pouvait plus se taire. Même les responsables administratifs de l’Unisport, présents, ne savaient pas quoi dire, sinon d’inviter les uns et les autres à attendre l’annonce officielle. Ce qui est déconcertant est qu’avec les mouvements d’ensemble observés toute la semaine au stade omnisports de Yaoundé, la radio nationale était aussi à l’affût du «scoop», puisque c’en est un. Avec la cérémonie de remise de maillots aux équipes finalistes, un évènement qui a toujours lieu la veille même de la finale, des centaines de supporters ont pris d’assaut la route de Yaoundé, convaincus que la finale devait avoir lieu le 27 novembre, à une semaine du début de la ligue professionnelle, initialement prévu les 3 et 4 décembre. Bis repetita ce dernier weekend. Des charters étaient également organisés à Bafang, sous la houlette de Serge Leubou, président du club des supporters de l’Unisport. Plus personne ne pouvait encore douter du fait que cette finale ne se jouerait pas ce dimanche 4 décembre. Tirons un coup de chapeau à la fédération camerounaise de volley-ball qui a lancé sa saison il y a une semaine. Cet exemple mérite d’être suivie par les autres fédérations sportives, dont celle du football. Quand le dernier mot revient à Paul Barthélémy Biya Mvondo, l’expérience de son demi siècle à la tête des affaires au Cameroun nous enseigne qu’il vaut mieux passer à autre chose. Pourquoi une des deux équipes ne déclarerait-elle pas forfait ? Au moins, on avancera. Bernard Patipe Documents joints
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