Le chef de l’Etat camerounais, Paul Biya, a transmis des consignes au président de la Fécafoot afin de réclamer de la clémence pour Samuel Eto’o, lourdement sanctionné dans l’affaire des primes. Le comité exécutif de l’instance se réunit vendredi et devrait suivre l’avis présidentiel.
L’affaire des primes des Lions Indomptables prend un tour de plus en plus politique. Philémon Yang, le Premier ministre, aurait reçu dans son cabinet à Yaoundé le vendredi 30 décembre 2011, Iya Mohammed, le président de la Fédération camerounaise de football (Fécafoot). « Ce tête à tête, qui a été très bref, avait un seul but : le chef du gouvernement a transmis à son interlocuteur des instructions de Paul Biya (président de la République, ndlr), lesquelles ordonnent à Iya de tout faire pour revoir la lourde sanction infligée à Samuel Eto’o », explique à Footafrica365.fr un collaborateur de l’occupant de l’immeuble Etoile.
Le vendredi 16 décembre dernier, la commission de discipline de la Fécafoot avait rendu son verdict dans l’affaire qui avait conduit à l’annulation du match amical du 15 novembre 2011 à Alger. L’attaquant et capitaine de la sélection, Samuel Eto’o écopait d’une suspension de quinze matches et le vice capitaine Eyong Enoh s’en tirait avec deux matches de suspension. Les juges de l’instance avaient conclu que le capitaine de la sélection, et son vice-capitaine, avaient manqué à leurs obligations, en l’occurrence le « devoir de loyauté » et l’« obligation de participer aux matches ».Dans leurs attendus, les juges fédéraux avaient alors relevé qu’aucun des arguments avancés par les joueurs pour justifier leur refus de prendre l’avion pour Alger n’était défendable.
Bien que sonnés par ce verdict inédit, les condamnés s’étaient refusé à interjeter appel. Restaient alors comme seules voies de recours, les oppositions du président de la Fécafoot ou du ministre en charge des Sports. Or, les instructions du chef de l’Etat qu’aurait reçu Iya Mohammed devrait amener ce dernier à inscrire de gré ou de force le sujet de la sanction de Samuel Eto’o et compagnie à l’ordre du jour de la réunion du comité exécutif de la Fécafoot annoncée pour le vendredi 6 janvier 2012. Ce cénacle, où siègent les administrateurs de l’instance, a le pouvoir de casser toute décision prise par la commission de discipline. Selon toute vraisemblance, la lourde sanction infligée à Samuel Eto’o sera allégée à défaut d’être totalement annulée.
Paul Nana