Samuel Eto’o, ancien puissant attaquant des Lion indomptable devenu très influent dans les milieux du football au niveau mondial parviendra-t-il à vaincre Seidou Mbombo Njoya, son principal challenger et ancien allié au soir de l’élection du 11 décembre prochain ? Entretien avec Bertrand Mvogo, agent de match et porteur d’un projet qui vise à faire rayonner le football des jeunes au niveau international.
L’élection du futur président de la Fécafoot se tient ce samedi 11 décembre 2021. Selon vous, quel peut être le profil du candidat idéal ?
Le football camerounais, comme partout ailleurs, a besoin d’un leader charismatique. Il a besoin d’un dirigeant qui maîtrise les rouages de ce sport, un dirigeant qui a une histoire avec cette discipline. Le football camerounais a besoin d’un président crédible, qui jouit une certaine renommée qui serve de garantie aux yeux de potentiels partenaires. Un président qui détient un réseau de compétences au sein des instances du football national et international. Un dirigeant qui possède également des connaissances avérées du milieu du football international et national. Il faut que ce soit un visionnaire, un homme qui jouit d’une certaine reconnaissance et même d’un dévouement à la nation.
Deux principaux candidats s’affrontent dans le cadre de cette élection : l’ancien footballeur Samuel Eto’o et le président sortant Seidou Mbombo Njoya. A votre avis lequel de ces deux candidats a-t-il plus de chance d’être élu ?
De manière objective, si les délégués sont appelés à ne voter que le candidat en qui ils croient vraiment, le candidat qui est réellement capable de sortir le football camerounais du marasme dans lequel il git, ce serait Samuel Eto’o. Mais nous savons tous que lorsqu’on parle d’élections dans le football principalement, le mérite n’est pas toujours la chose la mieux partagée. Pourquoi ? Parce que nous sommes envahies par certains caciques du pouvoir qui préfèrent voir à la tête de la Fécafoot, des personnes qui exécutent des tâches sans broncher, plutôt que des icônes qu’on ne peut ni contrôler ni intimider comme Samuel Eto’o.
D’aucuns estiment cependant que ce n’est pas parce qu’il a été un grand footballeur que Samuel Eto’o peut être un bon dirigeant. Comment comprendre cela?
Samuel Eto’o est devenu capitaine en apprenant auprès d’un grand capitaine, en l’occurrence Rigobert Song. De même, Samuel a appris en côtoyant de grands présidents de club de très haut niveau. Il a été gardien de but, attaquant phénoménal et entraineur. Aujourd’hui, il côtoie les plus grands dirigeants du football mondial. Et même des gens du monde des affaires. Il est retourné à l’école pour se forger et mieux comprendre les rouages de l’administration. Je pense que Samuel Eto’o remplit toutes les cases.
Dans chacune de ses relations avec les dirigeants du football ou du monde des affaires, il apprend de leurs expériences respectives. Il n’y a pas meilleure façon de se former dans la vie. Et donc, je suis contre ceux qui ont cette perception selon laquelle un bon joueur n’est pas forcément un bon dirigeant. Si Samuel n’est pas prêt aujourd’hui, qui déterminera quand il le sera demain ? Comme tout joueur de football à la porte d’une finale seul le joueur sait s’il est prêt pour cet événement ou pas. Samuel Eto’o est prêt. Il incarne le don de soi. Car le don qu’il a reçu, il l’a rendu à tous à travers le football. Et sa mission n’est pas finie.
Puisqu’à vos yeux, il est le candidat idéal pour cette élection, Samuel Eto’o peut-il vraiment révolutionner la Fécafoot ?
Tout le monde s’enthousiasme de la candidature de Samuel Eto’o, qu’on nous présente comme un chevalier blanc face à un Mbombo Njoya dont le bilan est loin d’être acceptable. Car s’il y a une ou deux bonnes notes comme le sacre de nos Lions U17 à la CAN 2019, pour le reste, il n’y a pas grand-chose à apprécier. En l’état, il est impossible d’être élu à la Fécafoot sans en connaître les rouages. Pendant qu’il croyait encore aux capacités de Seidou Mbombo Njoya de conduire notre football vers la lumière, Samuel Eto’o a eu, je présume, le temps de maîtriser ces rouages. Et aujourd’hui, il a l’intelligence politique de se présenter comme un homme hors-système. C’est de ça dont notre football a besoin ; d’un changement de paradigme et de profil.
Il faut un nouveau visage, quelqu’un qui incarne la jeunesse, le professionnalisme et l’espoir comme Eto’o. Il faut un dirigeant ouvert aux propositions et qui écoute. Je me souviens d’un projet dénommé « Pole Elite Européen du Football Camerounais » que j’ai initié en 2014 avec un partenaire dans le but de faire rayonner le football des jeunes au niveau international et de préparer le futur du football camerounais. J’avais émis l’idée de signer un accord avec la Cnps et les hôpitaux pour la prise en charge des footballeurs en activité et ceux à la retraite. Je suis heureux de voir que l’équipe de campagne de Samuel Etoo la reprenne en considération.