Les propos de Djamel Belmadi tenus il y a deux jours alors qu’il annonçait son retour à la tête des Fennecs d’Algérie continuent de choquer. Il a pointé à de nombreuses reprises son doigt accusateur vers l’arbitre gambien Bakary Gassama. Un mois après, sa moutarde reste épicée et lui sort par le nez.
Selon lui, «il y a eu deux hommes du match face au Cameroun : Gassama l’arbitre et Onana le gardien».
On le savait déjà que c’est un personnage qui lance brutalement des saillie envers les arbitres et un habitué de coup de gueules. Quand il était joué, il avait un certain talent moyen. Rien à voir avec l’incommensurable talent de Samuel Eto’o Fils, désormais Président de la Fédération. Il n’aurait pas pu attacher les lacets du mythique capitaine Rigobert Song, sélectionneur des Indomptables.
Belmadi : un irresponsable populiste
Plus fort avec le micro que dans la direction de sa sélection, il a lancé un fatwa contre l’un des meilleurs arbitres du continent. Au demeurant, c’est une erreur d’arbitrage de Gassama (certainement de bonne foi) qui leur permet en 2019 de battre le Nigéria en demi-finale de la CAN. Ils l’ont certainement trouvé très bon et le Nigéria a compris que c’est un fait de jeu. Il n’y avait alors pas de VAR.
Le 29 mars, malgré la présence des arbitres vidéo allemands, Belmadi va cracher du venin.
«On ne laissera plus jamais 2-3 personnes conspirer contre nous. Aucun arbitre ne viendra mettre à mal tout un pays. Quand j’ai vu cet arbitre assis au salon de l’aéroport le lendemain, prendre un café, un millefeuille comme si de rien n’était… Je l’ai vu en Turquie quand j’ai pris l’avion, et je lui ai dit ce que je pensais de lui. (…) Nous, quand on va en Afrique, nous n’avons pas de traitement de faveur. Lui, il a volé notre espoir. Je ne dis pas qu’il faut le tuer, mais il ne faut pas le laisser tranquille, c’est plus qu’un hagar!».
Ces propos sont bien évidemment dangereux et provoque insidieusement le Cameroun. Samuel Eto’o ne veut pas laisser passer ce dénigrement.
Il insinue aussi que quand ils vont au Cameroun, on ne les traite pas convenablement ? L’Algérie est-il en Afrique ?
En Europe, les propos de Belmadi étonnent
Tony Chapron, un ancien arbitre international français ne comprend pas de tels propos. Désormais consultant à Canal+, il a tonné.
«C’est une insulte, c’est du délire surtout. C’est gravissime surtout, c’est une honte. Il devrait être suspendu un moment, parce qu’il appelle à la violence. Rendez-vous compte du délire de ses propos . Conspiration. «Il est venu il a enlevé l’espoir de tout un peuple». Il ne se rend pas compte que ce sont les Algériens qui ont raté un match. Les médiocres sont toujours comme ça, ils trouvent toujours un bouc-émissaire et c’est le cas de Belmadi. Je suis scandalisé par de tels propos, parce que clairement, si un jour il y a un arbitre qui se fait agresser en Algérie, on verra où sont les racines! C’est délirant. Il voit l’arbitre dans un salon à l’aéroport et il lui reproche de boire un café (…)
Il fallait le lapider? Je suis consterné par ces propos. À un moment donné, si les algériens ne vont pas à la Coupe du Monde, ils n’ont qu’à s’en prendre qu’à eux-mêmes. Si vous marquez à la 118ème minute d’un match de barrage et que vous finissez quand même par le perdre, posez vous des questions. Ils sont responsables de l’élimination, pas l’arbitre. Les champions trouvent des solutions, les médiocres trouvent des excuses. Typiquement, Belmadi est un médiocre.»
Chapron n’est pas le seul à le penser
Un autre panéliste, le journaliste Geoffroy Garétier qui était aussi présent sur le plateau de cette émission, est lui aussi scandalisé. «Je ne comprendrais pas, je serais scandalisé. Et je pense que je vais l’être, que la FIFA ne sévisse pas (…) qu’un sélectionneur puisse tenir des propos pareils, sans qu’il n’y ait de suite disciplinaire. Je dis à nos amis algériens, aux fans de l’Algérie qui nous regardent, si ces propos étaient tenus contre vous, vous ne le supporteriez pas. C’est insupportable (…), il ne peut pas dire ça. Qu’il n’ait pas les ressources, un mois après pour passer outre (…), il n’a rien à faire dans ce jeu, rien à faire.»
À la CAF et à la FIFA maintenant de prendre leur responsabilité.