« Si le football camerounais se porte mal aujourd’hui, les gens comme Joseph-Antoine Bell sont responsables, ils bavardent partout. Plusieurs fois je l’ai appelé, je lui ai demandé qu’il vienne pour qu’on se mette ensemble pour sauver le football camerounais qui se meurt. Il a refusé et préfère crier partout dans les medias. » Dixit Roger Milla
Une sortie médiatique du vieux lion aux antipodes de la pensée de Joseph Antoine Bell. Du moins de ce qu’il fait savoir puisqu’il a répondu sur sa page Facebook.
La réaction de Bell posté par le quotidien Lejour du lundi 23 Janvier 2012…
« Je ne sais pas si Roger Milla a tenu ces propos, si on les a tenus à sa place ou si on les lui prête. Mais, quoi qu’il en soit, ma réaction est la même et la voici :
Considérer que parler (aux médias qui plus est) c’est ne rien faire revient à oublier que les maîtres que nous vénérons tous n’ont fait que parler. Ceux qui sont fiers d’eux-mêmes se souviennent de leurs enseignants qui ne firent que parler.
Quant aux médias, comment oublier qu’ils sont des amplificateurs de paroles, des vulgarisateurs d’idées.
Jésus en personne ne frappa personne, ne monta aucun mur, mais il parla et surtout en précisant qu’il s’adressait à « ceux qui ont des oreilles ». Sous entendu, même lui ne peut rien pour ceux qui ne peuvent ou surtout ne veulent pas entendre.
Roger Milla oublie sa fonction qui l’assimile à un membre du gouvernement. Pourquoi ferait-il appel à moi pour changer une situation qui ne gêne pas le gouvernement auquel il appartient ? S’il veut tant la changer, pourquoi ne le fait-il pas avec ses collègues du gouvernement?
Manifestement l’ambassadeur a un problème de méthode. Quand il dit m’appeler, c’est pour quoi faire exactement?
A-t-il, de sa position de membre du gouvernement, obtenu une audience auprès du chef du gouvernement ou du chef de l’Etat à laquelle il m’a convié et que j’ai refusée ?
Le peuple marche parce qu’il compte, avec le nombre, attirer l’attention des médias pour amplifier sa parole. Mais ni lui (Roger) ni moi n’avons besoin d’attirer l’attention sur nous. Si Roger faisait allusion à son idée de marche sur le siège de la Fécafoot, dont il est président d’honneur (et là encore, il ne m’a jamais convié à une entrevue avec Iya), comme je viens de le démontrer, ma place peut être dans le cortège, mais pas dans le comité d’organisation.
Se mourir, c’est mourir lentement. Depuis que la mort de notre football est entamée, où était Roger Milla ? Aux côtés de l’establishment responsable de la chute. Oublie-t-il que depuis toujours il s’est opposé à qui osait dénoncer ce qui se passait dans le football camerounais, affirmant du haut de son itinérance nationale que tout allait bien et même que nous avions beaucoup de chance d’avoir Mohamed Iya au Cameroun ?
Roger a-t-il oublié qu’en avril 2004, alors que le chef de l’Etat (le même qu’aujourd’hui) fit arrêter les élections à la présidence de la Fécafoot en exigeant parallèlement la relecture des textes et une enquête administrative et financière, lui, le membre du gouvernement, était aux côtés des mis en cause pour dire que c’était une initiative aux visées tribales de M. Jean-Marie Atangana Mebara alors secrétaire général de la présidence de la République ? Mieux, à la conclusion de tout ce processus à Zurich, au siège de la Fifa, dans ce qui avait été appelé Tripartite Fifa, Etat du Cameroun, Fecafoot (remarquez le déséquilibre), Roger Milla trônait aux côtés de ceux qu’il insulte aujourd’hui, crédibilisant à merveille toutes leurs turpitudes autant qu’affaiblissant la délégation étatique avec sa position de membre du gouvernement opposé aux représentants de ce même gouvernement (parmi lesquels un petit Jojo).
En me rendant responsable de la mort du football camerounais (sur laquelle j’attire l’attention de tous depuis des décennies), Roger Milla n’affaiblit-il pas la cause qu’il prétend défendre ? A moins que ce ne soit à dessein.
Tout le monde ne rentre pas en religion le même jour, mais Saül commença par reconnaître avoir opprimé, à tort, les fidèles du Christ avant de les rejoindre humblement, sincèrement et avec détermination. Il est depuis devenu St Paul. »