Ils ont choisi des camps opposés lorsqu’il fallait mettre sur pied une nouvelle équipe à la Fédération camerounaise de football en 2015. Mais les deux hommes se sont retrouvés et jurent désormais d’œuvrer pour l’intérêt du sport roi. Le temps aidant, les deux dirigeants viennent de fumer le calumet de la paix.
Ennemis hier, amis aujourd’hui. La décision du Comité de normalisation de faire revenir aux affaires, les exécutifs régionaux et départementaux de 2009 était redoutée des amoureux du football dans la région du Nord-Ouest. Ceux-ci se demandaient comment John Begheni Ndeh et Kaba Christopher, respectivement président et secrétaire général à l’époque, allaient à nouveau bosser après tous les événements des dernières années. On se souvient qu’au plus fort du litige de la succession d’Iya Mohamed à la Fédération camerounaise de football (Fécafoot), Kaba avait taclé violemment son mentor John Ndeh (par ailleurs Vice-président national en 2013 à qui revenait la gestion de l’intérim à la présidence) en s’alliant à Tombi à Roko Sidiki. Le sort a donc voulu que la décision de Me Dieudonné Happi contraigne les deux hommes à gérer ensemble le football dans le Nord-Ouest.
Laver le linge sale en famille
Il y a une semaine, apprend-t-on dans les colonnes du quotidien le Messager, Begheni Ndeh a convié les membres du bureau exécutif de la Ligue régionale (de 2009) à une séance de travail dans un hôtel à Bamenda. Il s’est agi pour eux de « laver le linge sale en famille ». D’entrée de jeu, Jude Waindim Nsom, Sg de la Communauté urbaine de Bamenda, en lieu et place du premier magistrat de la ville, a demandé à chacun des membres de cette équipe de se regarder dans le miroir. «Si le miroir est cassé, il ne peut refléter la vrai image » a-t-il déclaré. Si pour lui on doit cesser de parler sous la table, il a invité ces derniers de « mettre de côté les intrigues, la fraude, la médisance » ; bref tout ce qui peut compromettre la renaissance du football dans la région du Nord-Ouest. Et parlant de renaissance, il a convié les uns et autres d’œuvre non seulement pour accroître le nombre de club de la région à l’élite I et II nationale, mais aussi à reconstruction du stade municipal de Bamenda.
Fini le climat de méfiance
Tous ont constaté que si le Nord-Ouest est l’enfant pauvre de la Can 2019 envisagée, la faute est à mettre à l’actif de la crise qui a émaillé le leadership du football au niveau de la région. Pour l’ancien membre du Comité d’urgence de la Fécafoot, « le climat de méfiance est désormais derrière nous », a-t-il laissé entendre. Il a énoncé toutes les péripéties, qui ont abouti à sa remise en scelle par le comité Dieudonné Happi, en passant par l’arrestation de Iya Mohamed, la mafia qui l’a écarté en 2013 de gestion de la Fécafoot, le Comité Joseph Owona et ses balbutiements, les procès interminables à la Chambre de conciliation et d’arbitrage du Comité national olympique et sportif du Cameroun (Cnosc), au Tas et à la Fifa.
C.D.