Pour Corée-Japon 2002, les Lions indomptables n’avaient pas, concernant la victoire finale, la même faveur des pronostics que certaines grosses pointures – ou présumées telles – comme la France, le Brésil, l’Italie ou l’Argentine. Certes, des fanatiques inconditionnels élaborent des simulations et des cas de figure hors norme, dans lesquels la passion et la subjectivité font entrer l’irréel et le parfait abstrait dans le champ du possible et même du concret.
Néanmoins, toute considération prise en compte, même si le Onze camerounais était capable d’un meilleur et plus long parcours que celui qu’il a connu, il n’avait pas, pour autant, dans bien des domaines, des arguments comparables à ceux dont disposaient, sur le papier tout au moins, certaines équipes données favorites.
Heureusement, la question n’est pas de comparer nos Lions indomptables aux autres formations dites supérieures. On aimerait juste savoir si nos footballeurs ont, par rapport au talent qu’on leur connaît, par rapport également aux moyens non négligeables mis à leur disposition, donné tout le meilleur d’eux-mêmes pour éviter le sort peu glorieux qui a été le leur. A cette question, des témoins et observateurs crédibles répondent presque tous par la négative. Parfois même, ils tranchent carrément : les Lions indomptables ont été indignes de leur réputation ; ils n’ont pas été sérieux, à bien des égards ; ils n’ont pas du tout mérité de la patrie.
Dieu merci ! il ne sert à rien de tirer indéfiniment sur un corbillard. Maintenant que nos chers Lions indomptables sont tombés, sans gloire, après s’être posés sur tant de premières marches du podium, employons-nous plutôt à les aider à se relever. Faisons-le avec d’autant plus d’empressement et de compréhension que certains d’entre nous avions contribué à ce que leur chute soit aussi vertigineuse. Ce qui importe désormais, c’est de partager, ensemble et à tous les niveaux, la volonté qu’il faut pour bâtir l’avenir en mettant en place, dès à présent, les conditions qui puissent favoriser un meilleur départ.
Le football camerounais n’est pas mort, dans sa qualité, sa vitalité ou sa performance, avec la coupe du monde Corée-Japon 2002. La perte d’une seule bataille, selon Charles De Gaulle, n’a jamais compromis définitivement le sort de toute une guerre. Du reste, il faut absolument être tombé pour mieux connaître le goût exécrable de la boue et de la poussière, avant d’en être dégoûté. Dès lors, pourquoi ne pas espérer que la débâcle des Lions indomptables en terre asiatique fera grandir dans le cœur de ces derniers une soif ardente de mobilisation et de victoire ?
L’une des lois imprescriptibles de la nature veut que la graine tombe dans la terre et qu’elle germe, avant qu’elle donne naissance à cette plante ou à cet arbre qui portera des succulents et nombreux fruits… De tout cœur, nous souhaitons, avec la contribution agissante de tous les Camerounais, que les Lions indomptables puisent dans leur débâcle asiatique toute la sève nécessaire qui les aidera à remporter, demain, d’éclatantes et nombreuses victoires.