Djamel Belmadi a tenu une conférence de presse ce week-end où il s’est expliqué, devant un parterre de média, sur le fiasco de la Coupe d’Afrique des Nations 2021. Il explique aussi une partie du programme qu’il a mis en place afin que sa sélection se qualifie au détriment du Cameroun pour la Coupe du Monde 2022. Pendant ce temps, la Fécafoot jongle toujours avec l’idée d’arrêter le contrat de son sélectionneur.
Le Cameroun se saborde ainsi lui-même en déstabilisant son entraîneur. Puisque la légitimité de Conceiçao est remise en doute, nul doute que certains des joueurs vont en tirer profit pour lui manquer de respect.
Quant à Djamel Belmadi, il a expliqué les raisons de la sortie prématurée en Coupe d’Afrique des Nations. Les raisons sont diverses : «Évidemment que, pour évaluer une compétition, et que ça soit un succès ou un échec, il faut prendre le temps pour réfléchir, analyser, observer… pour mettre le doigt sur un diagnostic. Il nous a fallu du temps.»
«Ces dernières années étaient une succession d’éléments favorables, et un échec est une addition d’éléments défavorables. Il y a eu une faillite collective dont je suis responsable. Si on veut les détailler, je commence par dire que j’en suis responsable. On est la propriété du peuple. On va expliquer tout ça.»
«On va commencer par les matchs. La préparation a été chaotique. Je parle de mon équipe. La préparation des autres équipes ne me regarde pas. On s’occupe de nos affaires. Une date de rassemblement de départ était prévue le 27/12. Au final, j’ai eu mon effectif sur lequel je peux compter le 3/01. On l’a su 2-3 jours avant…»
«La préparation a été mise en place 3-4 mois à l’avance et le changement de date a chamboulé toute la préparation. Il y a un manque de considération envers ce continent.»
Deux matchs amicaux avaient été programmés, sans trop de problèmes en dépit de l’annulation du premier :
«La Gambie n’a pas annulé le match amical sans scrupule, on va être honnête, ils étaient vraiment diminués même si nous aussi, nous étions en difficulté pour former une équipe (NDLR : La FAF avait publié un communiqué très agressif à la suite de cette annulation). Le match du Ghana, lui, se passe bien : on gagne, on n’encaisse pas même s’il y avait des choses à corriger.»
Enfin, c’est un problème majeur qu’a soulevé le sélectionneur dans ce début de conférence de presse : celui de la contamination de l’Équipe Nationale au Covid-19. Une réalité longtemps cachée sous le tapis mais dont bon nombre de médias avaient eu vent, ce que confirmera ainsi le sélectionneur : «Je ne peux pas tout dire, mais c’est à vous de comprendre. Nous avons 5 joueursqui n’ont pas eu le COVID. En fonction des endroits où nous étions, il y a des législations. Belaïli, quand il revient d’Algérie, il est positif au COVID. 10 jours de quarantaine. J’ai parlé de Belaïli parce que vous savez qu’il était positif. 23 joueurs sur 28 sont positifs. La moitié du staff aussi. C’était une hécatombe, la préparation était chaotique. On n’avait pas de force pour courir. Ce sont des données athlétiques. C’est nos fondamentaux, ça se voit à l’entraînement. On va donner du mérite à notre staff médical et nos intendants. C’était impossible à gérer. On faisait des tests tous les matins. On avait peur chaque matin pour savoir qui ne serait pas disponible aujourd’hui. Il y avait d’autres équipes chez qui ça ne fonctionnait pas. Elles étaient imperméables au COVID. C’était peut-être les gestes barrières, la distance sociale… chez nous ça ne marchait pas. »