En apportant des espèces sonnantes et trébuchantes après le dîner d’hier soir, les responsables du MINSEP pensaient trouver le bon timing pour faire avaler cul sec la rondelette somme de 5 millions aux Lionnes. Avec une lucidité sans pareil, elles ont opposé une fin de non recevoir.
La nuit de ce lundi a été mouvementée chez les Lionnes. Pendant qu’elles étaient au dîner, les responsables du ministère des sports dont Jacques Oumarou Tado, le directeur des sports de haut niveau et Pierre Clavert Oyono, le coordonateur des équipes nationales de football sont arrivés avec de l’argent dans des « sacs Mbandjock ». Ils ont attendu le retour des Lionnes du restaurant pour leur proposer la somme de 5 millions de francs. Ils ont expliqué aux joueuses qu’il s’agit de la prime de participation et leurs primes de trois matchs gagnés à la Can.
Les joueuses ont remercié ces responsables d’être venus à leur rencontre avant de leur dire gentiment qu’elles ne peuvent pour rien au monde, accepter ce montant par joueuse. Et selon nos sources, dans la répartition de cette somme, la prime de participation est de moins d’un million de francs, inférieure à celle que chaque joueuse avait reçu pour la Can 2012.
Avec un discours huilé et une stratégie du « fait accompli » bien établie, les responsables du MINSEP pensaient dompter les vice-championnes d’Afrique. C’était sans compter sur la prud’homie de nos Lionnes. Choquées, elles ont de suite pensé bouder la cérémonie organisée ce mardi matin dès 10h au palais polyvalent des sports. L’on se souvient que lors du match Cameroun – Côte d’Ivoire de la demi-finale, la prime de victoire pour chaque Eléphantes était de 6 millions de francs.
Après une longue bataille pour une double place en coupe du monde et sur le podium de la 9e Coupe d’Afrique des Nations, nos lionnes sont désormais engagées sur le front de la guerre des primes.
Antoine Tella à Yaoundé