Les journalistes français ont pris les ondes depuis la décision surprise d’octroyer le Ballon d’Or à Rodri. Très clairement, ce système ne marche pas. Mais est-ce que cela surprend vraiment ? Comment peut-on expliquer que Rodri qui n’est ni le joueur emblématique de son club, Manchester City, ou de son pays, l’Espagne, soit fait Ballon d’Or, c’est ahurissant. Est-ce qu’il est bon, certainement. Mais on s’entend qu’il n’est ni Iniesta, ni Xavi, ni Kevin de Bruyne. Et aucun d’entre eux n’a remporté de Ballon d’Or. Que ça ne surprenne personne. Thierry Henri, Paul Pogba, Didier Drogba, Samuel Eto’o auraient mérité. Mais ils sont tous noirs. Et Mbappé, Yamal, et tous les autres petits fils d’immigrés qui y croient, détrompez-vous s’il vous plait.
Les Madrilènes sont encore sous le choc. Et en colère. Il faut commencer par le plus important : le modus operandi du Ballon d’Or, cette année étais motus et bouche cousue contrairement aux années précédentes. Jusqu’à ce que, après la mi-journée, les informations commencent à filtrer. Petit à petit. Et peu après 14h30, la bombe : Vinicius Jr ne gagnera pas de Ballon d’Or, ce sera pour Rodrigo. Cette nouvelle a mis la Casa Blanca en ébullition. Elle a décidé, catégoriquement, de ne même pas assister au gala. Vini Jr et son entourage ont décidé de ne pas faire le déplacement. Et le club n’a pas digéré cette nouvelle. Personne ne se déplacera. Une impasse historique.
« Si les critères d’attribution ne désignent pas Vinicius comme vainqueur, les mêmes critères devraient désigner Carvajal comme vainqueur. Comme cela n’a pas été le cas, il est évident que le Ballon d’Or et l’UEFA ne respectent pas le Real Madrid. Et le Real Madrid ne va pas là où on ne le respecte pas »
L’entourage de Vinicius dit qu’il ne comprend rien, qu’il n’est pas du tout à sa place. Sans comprendre la décision. Le malaise est absolu, avec peu de précédents. Ils considèrent qu’il a été décidé en fonction d’intérêts autres que footballistiques de choisir le vainqueur et ils ont choisi de ne pas se déplacer. Pas de demi-mesure.
Vinicius Jr contre le déplacement à Paris
C’est Vinicius lui-même qui a pris l’initiative de ne pas assister au gala, soutenu par ses coéquipiers. Un vol devait décoller vers 15 heures avec les capitaines, l’entraîneur, les membres de l’équipe et les membres de la famille. Une cinquantaine de personnes. Mais tout s’est arrêté quelques minutes avant le décollage, lorsqu’on a appris que Vinicius ne serait pas le vainqueur.
Au sein du Real Madrid, on se disait qu’il y avait une possibilité qu’il ne gagne pas, mais que dans ce cas, il aurait fallu que ce soit Carvajal qui l’emporte. Mais pour eux, le fait qu’aucun membre du Real Madrid ne remporte le prix est un manque de respect. Et ils s’opposent au gala.
Un sentiment, une surprise, se sont transformés en déception à Paris. Du moins pour certains. Sur le tapis rouge qui mène au Châtelet, sur les premières palissades, de nombreux fans attendaient le Brésilien. « Vini, Vini ! » ont-ils crié devant ce journal dès que la foule a commencé à apparaître. Ils portaient les élastiques du 7, dont ils attendaient une signature, une photo, un salut. Ils ont compris qu’il allait traverser la passerelle en route vers ce qui serait son premier Ballon d’Or. Il ne le ramassera pas. Ni celui en argent, qu’il recevra a priori.
Il y avait d’autres nominés du Real que Vinicius Jr
Ancelotti était nominé pour le meilleur entraîneur et l’a finalement remporté. Lunin pour le Yashin et pour le Kopa, Arda Güler. Le club était également nominé pour la meilleure équipe de la saison. Rien, pas même Butragueño, ne sera là pour recevoir l’un ou l’autre de ces deux prix. L’idée est justement que le club soit appelé… et que personne ne monte sur scène.
Qui vote ? 100 journalistes
100 journalistes issus des 100 nations les mieux classées selon la FIFA sont chargés de voter. Ce sont les rédacteurs en chef de L’Équipe et de France Football qui ont choisi les 30 nominés. Chaque jury vote pour dix joueurs en leur attribuant différents points : 15, 12, 10, 8, 7, 5, 4, 3, 2 et 1, respectivement. Tout est additionné et celui qui en a le plus gagne. C’est simple. Mais subjectif, bien sûr. En cas d’égalité, les joueurs sont départagés par le nombre de voix de la première place ; s’il y a encore égalité, par la deuxième place ; s’il y a encore égalité, par la troisième place. Et ainsi de suite. C’est la saison qui est évaluée, pas l’année civile.
Et qu’est-ce qui est évalué ? Trois critères : la performance individuelle, la performance collective et le fair-play. L’Équipe explique :
« Le Ballon d’Or est une récompense individuelle. Le critère numéro un est la performance individuelle, l’esprit de décision et l’impact des candidats. Le football restant un sport collectif, le critère numéro 2 porte sur la performance collective et le palmarès accumulé au cours de la saison. Enfin, le critère numéro 3 fait référence à la classe du joueur et à son sens du fair-play. Car l’exemplarité compte aussi.