Bernand Jacques Philippe Obama est le jardinier en chef du stade omnisports de Yaoundé. Il nous entretient sur les défis quotidiens que mène son équipe, dans une quasi-indifférence. Une tâche dont il semble s’acquitter avec succès, si l’on se fie aux différentes missions d’inspection des Japonais, maîtres d’œuvre de la dernière rénovation.
Quel est le rôle précis du directeur des stades ?
Le directeur des stades doit assurer l’administration du stade Ahmadou Ahidjo, c’est-à-dire veiller sur la propreté en général à l’entretien de l’infrastructure que nous devons mettre à la disposition des fédérations sportives. Avant de prendre toute décision concernant son utilisation, nous nous référons à la hiérarchie avec avis motivé.
Le stade Omnisport, de loin, paraît très beau. Quelles sont les difficultés que vous rencontrez au niveau du maintien de ce stade ?
La pelouse du stade Omnisports Ahmadou Ahidjo n’est pas un gazon synthétique. C’est un gazon naturel, c’est-à-dire qu’il doit être entretenu au quotidien. Son entretien passe par le désherbage, la nutrition à l’aide des engrais naturels et les engrais chimiques, le sablage, et la tonte régulière après dix jours. Donc, nous faisons à chaque début de mois une programmation que nous devons respecter avec les techniciens qui ont été formés par les experts Japonais. En dehors de la pelouse, vous voyez qu’il y a des tribunes, les vestiaires et tous les bâtiments qu’il faut entretenir parce que nous n’allons pas attendre la veille du match pour commencer à travailler. Il faudrait que les Camerounais comprennent que nous travaillons au quotidien. Aussi nous avons un souci ; vous voyez, c’est le seul stade que nous avons aujourd’hui qui réponde aux normes exigibles de la FIFA. Quand on y ajoute les entraînements, ça devient très compliqué. Je vous dirais qu’aux stades de France on ne s’y entraîne pas pour les grandes compétitions. Donc si vraiment on pouvait nous soulager en supprimant les entraînements, le stade serait dans les meilleures conditions.
Un autre problème réside au niveau de la clôture du stade. Les normes internationales disent que la clôture doit avoir environ deux mètres cinquante pour éviter toute forme d’escalade. Vous voyez la clôture du Stade Ahmadou Ahidjo est escaladée même par les enfants de six ans. Ce qui crée donc un problème de vandalisme. La FIFA nous avait aussi demandé de refaire les toilettes des tribunes pourtant ces toilettes avaient été refaites il y a quatre ans, et n’eut été les actes de vandalisme, la FIFA ne nous aurait pas interpellé. Il y a des problèmes d’incivisme. Pendant les matchs les spectateurs n’appliquent pas les mesures d’hygiène en ce qui concerne ces toilettes.
En avez-vous parlé à votre hiérarchie ?
La hiérarchie a été sensibilisée par rapport à ce problème, mais nous devons aussi reconnaître que nous sommes en lutte contre le problème des infrastructures. Dans un premier temps, nous avons commencé à réhabiliter, grâce aux financements du Ministère, la pelouse du stade annexe numéro un, qui va dorénavant servir aux entraînements des équipes nationales des autres catégories. Nous apprécions déjà la participation du gouvernement et quand on dit merci chez nous ça veut dire qu’on demande davantage. Je tiens à noter que l’entretien de cette pelouse coûte excessivement cher. Donc s’il y a cette aide dans le budget que nous gérons maintenant, ça va permettre que nous travaillions de manière efficace et efficiente. Si nous sécurisons davantage le stade, nous n’aurons plus ces problèmes et je pense que le ministre est entrain de prendre les dispositions pour que le Stade soit effectivement protégé. Nous avons mis une équipe sur place pour réparer les impacts après chaque entraînement pour qu’avant une rencontre importante, la pelouse soit praticable.