Les Lions espoirs qui ont fait un match nul vierge contre l’Azerbaïdjan sont bâtis comme des gladiateurs, habillés comme des Lions Indomptables. Ils ont des gestes de Gareth Bale, des mimiques de Paul Pogba. Mais dans le fond, il faut se convaincre qu’ils vivent dans la même planète de football que les autres. Le match de ce lundi soir à Baku a laissé un goût d’inachevé puisque les Lions U23 n’ont pas trouvé le chemin des buts.
Non, il n’est pas question de mettre en doute les nombreuses heures de travail du staff technique pour dénicher, regrouper et sélectionner un groupe. Au regard de ce match contre un pays comme l’Azerbaïdjan, l’on s’interroge justement sur la nécécissité des matchs amicaux de bonne facture .
Que ce soit en vitesse pure, en vitesse avec contrôle de balle, en amorti de balle, en relance, en vision, en finition, les joueurs du championnat camerounais semblent manquer de tout. Mais alors, quel est le rôle des coachs de Ligue 1 si les basiques du football ne se retrouvent pas dans le jeu ?
Tenez par exemple, toutes les remises en jeu à partir du gardien se font par l’intermédiaire des dégagements. Or, les défenseurs adverses, malgré leur condition physique incertaine, récupéraient systématiquement toutes les balles aériennes et les transmettaient proprement aux milieux relayeurs. Le Cameroun n’a pratiquement pas tenté de sortir de sa zone en conservant la balle. Pour le dire plus simplement, le gardien peut utiliser ses latéraux pour faire sortir les balles, qui voyageront ensuite aux milieux soit excentrés, soit centraux, pour trouver une solution en attaque. Il n’en a rien été.
Pour ce qui est des milieux de terrain, la notion simple d’occupation de l’espace ne leur semble pas familier. Sans véritable talent, ils se sont souvent aventurés dans des contrôles de balle excessifs qui ont permis la récupération facile par l’adversaire. En plus, cette équipe na pas réussi à aligner plus de 3 passes au cours de la même séquence. Quand on forme les jeunes, on leur demande de « passer la balle et de bouger ». Ça aussi, les Lions ne savent pas le faire. On fait une passe après avoir longtemps couru, et on s’immobilise juste après la passe. Le porteur du ballon fera aussi son manège et s’arrêtera. Même en regardant simplement les matches à la télé, on voit comment le ballon se joue.
Il n’y a pas vraiment eu de mouvements d’ensemble, des mouvements coordonnées, travaillés lors des sessions d’entraînement, lors des ateliers comme certains coachs aiment à le dire. Mais alors, comment fait-on pour marquer des buts si on n’a pas travaillé les combinaisons, les dédoublements, des « appuis-soutiens-appels », les dédoublements? On fait comment pour ne pas encaisser si on n’a aucunement travaillé les cadrages, le bloc défensif haut et bas? On fait comment lors de nos transitions, nos sorties de zone ?
Pour ce qui est de l’efficacité des attaquants? une bonne demi-douzaine d’occasion vendangée.
On peut donc bien se poser la question, mais qu’est-ce que c’est que ça? Espérons que ce qu’on a vu ce lundi soir ne représente en rien l’échantillon des meilleurs talents de cette catégorie d’âge au Cameroun, parce que si c’est le cas, et si ce genre de performance est la meilleure possible, il faudra s’inquiéter pour les futures équipes des Lions Indomptables.
Jules Y.