Rideaux sur la Coupe d’Afrique des nations de football féminin « Cameroun 2016 »! Le clap de fin a consacré le Nigeria, vainqueur de cette 10e édition. Véritable défi pour le pays-hôte, la compétition a tenu la promesse des fleurs sur certains aspects mais s’est loupé sur d’autres.
En termes d’affluence dans les stades (Yaoundé principalement) et de ferveur populaire, le Cameroun a réussi son pari. Normal, le pays d’Aboudi Onguéné, sacrée meilleure joueuse, n’avait plus accueilli d’évènement de cette envergure depuis la Can de 1972. Globalement, on peut penser que tout le monde est satisfait de cette expérience. D’ailleurs, le satisfecit de la Confédération africaine de football (Caf) porté par son président Issa Hayatou, en est une parfaite illustration. Les infrastructures sportives et hôtelières de Yaoundé et Limbe, les villes choisies pour l’occasion, ont été à l’honneur, malgré quelques craintes au départ. Chose inédite, les dames ont désormais le pouvoir. Le football féminin est au firmament. Vomi, honni, conspué, négligé, abandonné hier, cette discipline sportive est célébrée, portée en triomphe si ce n’est qu’elle est pratiquement déifiée. Bravo donc aux pouliches d’Enow Ngachu pour cette révolution.
Une aubaine pour le politique qui peut se bomber le torse d’avoir élevé les standards à travers ce tournoi. Car, jamais une compétition réservée aux dames n’avait drainé autant de monde sur le continent. Les camerounais, dépités par les contreperformances, les guerres de clans et les cris de hiboux dans la tanière des Lions indomptables, a recommencé à vibrer au nom du sport roi grâce à ces filles dont la fougue et le talent pèse mille carras. On a retrouvé du plaisir à aller au stade. Mais, la Can féminine c’était aussi un chapelet de couacs notamment dans la gestion de la billetterie qui a ouvert le boulevard au marché noir ; aux tourniquets qui ont été installés plus pour un souci de décor plutôt que d’une volonté de réguler les accès au stade. Sur le plan sportif, l’arbitrage est au banc des accusés. Quelques « femmes » en noir sont passés au tribunal de la Caf à cause de certaines erreurs qui ont souvent influencé le cours des matchs. A cela vient se greffer, les mains basses sur le budget dans certaines commissions pour lesquelles Camfoot y reviendra ultérieurement… En somme, une Can qui a connu ses lueurs et ses leurres.
Une enquête de Christou DOUBENA
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