Avant la caricature d’équipe-type qu’a sorti la CAF à sa cérémonie d’Awards jeudi à Accra, France Football, à qui appartient les droits du Ballor d’Or, avait sorti une équipe-type africaine. Si on compare à l’équipe qu’à dévoilée le groupe que dirige Ahmad Ahmad, elle semble plus cohérente. Que dit France football ?
Ils ont brillé tout au long de l’année, sur les terrains d’Afrique et/ou d’Europe. Voici notre onze des cadors du continent, accompagné de quelques remplaçants qui n’auraient pas dépareillé.
Essam El-Hadary (44 ans, Al-Taawoun, Egypte)
A bientôt 45 ans (il les fêtera le 15 janvier), le portier des Pharaons a accompli une année inoubliable. Arrivé à la CAN en janvier avec le statut de remplaçant qu’il a vite troqué pour celui de numéro un en raison de la blessure du titulaire, il s’est acquitté à la perfection de cette responsabilité. Décisif à chaque match jusqu’en demi-finale, il a porté la sélection en phase finale de Coupe du monde. Résultat : il a signé en juin un contrat en Arabie saoudite où il est le premier gardien étranger à être recruté. Sera-t-il dans le but égyptien en Russie ? Avec lui, tout est possible…
Nabil Dirar (31 ans, Monaco puis Fenerbahçe, Maroc)
Que ce soit comme milieu droit et surtout au poste de latéral droit avec Monaco, ou à Fenerbahçe, Nabil Dirar a réussi une année pleine. Fort au duel, doté d’un volume de jeu très important, il a aussi fait parler sa qualité de pied sur les centres en première intention. Comme Benatia, présent dans ce onze, tout le Maroc compte sur lui en Russie.
Mehdi Benatia (30 ans, Juventus, Maroc)
Avec la Vieille Dame, Benatia a rendu service à l’ombre de la BBC (Barzagli, Bonucci, Chiellini), puis s’est imposé comme titulaire après le départ de Bonucci au Milan AC, l’été dernier. A l’image de son club, il a fini l’année en trombe. A 30 ans, il a démontré qu’il était un leader de caractère avec la sélection qu’il devrait conduire en Russie comme capitaine au prochain mondial.
Kalidou Koulibaly (26 ans, Naples, Sénégal)
C’est un véritable mur en défense. Intraitable avec Naples, Kalidou Koulibaly est un client que beaucoup d’attaquants de Serie A et d’Europe ne souhaitent pas croiser sur leur chemin. A 26 ans, le natif de Saint-Dié-des-Vosges dispute sa quatrième saison avec le Napoli où il confirme sa montée en puissance chaque saison, en progressant notamment au niveau de sa relance grâce à Sarri. Pas étonnant que de très grands clubs lui fassent les yeux doux…
Faouzi Ghoulam (25 ans, Naples, Algérie)
Du côté de Naples et depuis le passage d’Edinson Cavani, aucun joueur n’a autant impressionné le staff médical du club italien par ses capacités physiques. Presque plus un athlète qu’un joueur, c’est une des caractéristiques fortes de Ghoulam. Cette année, le latéral gauche algérien a arpenté son couloir avec intensité et abnégation. En progrès défensivement, il a «bon pied» comme il est usage de dire dans le monde du football. En clair, il centre et très bien. Malgré une rupture des ligaments croisés, Naples l’a prolongé. Preuve de son importance dans le dispositif de Maurizio Sarri, l’équipe a connu quelques ratés sans son Fennec.
Victor Moses (Chelsea, 28 ans, Nigeria)
Sous la direction d’Antonio Conte, cet ailier droit a réussi une étonnante reconversion tactique en club, où il s’est pleinement épanoui dans un rôle de piston autant défensif qu’offensif. Sacré champion avec les Blues, il a également pris une part prépondérante dans la campagne qualificative des Super Eagles pour le Mondial 2018 en Russie où il sera l’une des grandes attractions africaines.
Naby Keita (RB Leipzig, 22 ans, Guinée)
En 2017, «Deco» est simplement devenu l’un des tout meilleurs, si ce n’est le meilleur joueur africain à son poste de milieu de terrain. Auteur de 8 buts et 7 passes décisives en Bundesliga pour sa première saison avec le promu Leipzig, qu’il avait rejoint en provenance de Salzbourg, ce relayeur d’une grande technicité a démontré à la fois vision du jeu et efficacité dans la dernière passe, voire dans la frappe. Attendu l’été prochain du côté de Liverpool, le capitaine du Syli de Guinée a également livré des prestations de qualité avec sa sélection. Sa marge de progression est importante.
Jean-Michaël Seri (Nice, 26 ans, Côte d’Ivoire)
Avec 7 buts et 10 passes décisives la saison dernière, le petit milieu de terrain de l’OGC Nice a livré son exercice le plus complet depuis ses débuts professionnels en Europe il y a cinq ans. Technique et doté d’une excellente vision du jeu, il a encore progressé face au but. Pièce maîtresse de Nice en 2017 sous la direction de Lucien Favre, il a très mal vécu son départ avorté au Barça l’été dernier. Blessé en novembre, il n’a pas retrouvé l’intégralité de ses moyens, et doit encore gagner en confiance et en influence avec sa sélection. Mais il demeure l’un des Africains les plus convoités d’Europe.
Mohamed Salah (25 ans, Roma et Liverpool, Egypte)
Désigné voici peu meilleur joueur africain par la BBC et grand favori pour le titre de meilleur Africain décerné par la CAF (récompense qui sera donnée à Accra le 4 janvier), le talentueux Egyptien est retourné cet été en Premier League (Liverpool) après deux exercices probants à l’AS Roma. Meneur de jeu, leader et buteur de l’Egypte qu’il a conduit en finale de la CAN, il a également inscrit les réalisations décisives (contre le Congo en octobre) qui ont qualifié son pays pour le Mondial 2018. Il est le deuxième meilleur buteur de Premier League (15 réalisations, son total avec la Roma en 2017) et ne devrait pas s’arrêter en si bon chemin.
Vincent Aboubakar (25 ans, Porto, Cameroun)
Une année XXL pour cet avant-centre, étonnamment oublié du top 3 du meilleur joueur africain de la CAF alors qu’il a inscrit le but décisif du Cameroun en finale de la CAN 2017 face à l’Egypte (2-1). L’attaquant vit une première partie de saison époustouflante. Avec 22 réalisations toutes compétitions confondues (12 en Championnat, cinq en C1, quatre en coupe du Portugal), il affiche des statistiques sur les mêmes bases que Cavani, Messi ou Kane…
Sadio Mané (25 ans, Liverpool, Sénégal)
Que se serait-il passé s’il ne s’était pas blessé au printemps dernier ? Liverpool aurait-il terminé champion ? Le fait de s’interroger sur cette absence confirme l’influence du Sénégalais sur le rendement offensif des Reds, qu’il a rejoint à l’été 2016 (13 buts, 5 assists pour sa première saison). Leader technique des Lions de Teranga où il est plus souvent passeur que buteur, il a lui aussi réussi à conduire son pays en phase finale de la Coupe du monde. Une jolie façon de se faire pardonner son échec lors de la séance des tirs au but en quart de finale de la CAN 2017 contre le Cameroun.
Mais aussi…
Fabrice Ondoa (Cameroun, Séville AC), Ahmed Hegazy (Egypte, WBA), Thomas Partey (Ghana, Atletico Madrid), Hakim Ziyech (Maroc, Ajax Amsterdam), Pierre-Emerick Aubameyang (Gabon, Borussia Dortmund).