Annoncé partant pour Troyes, Augustine Simo (24) restera finalement fidèle à Neuchâtel Xamax. Probablement jusqu’au terme de son mandat en juin 2003. Le «rouge et noir» lui va à merveille. Reste à Winfried Schäfer de le remarquer…
Privé d’Augustine Simo durant trois parties, Neuchâtel Xamax a concédé autant de défaites. Depuis que le Camerounais a retrouvé la quasi-intégralité de ses moyens, mais surtout sa place sur le terrain, la troupe de Claude Ryf a ramené un nul de Young Boys (1-1) et a battu St-Gall (1-0), samedi. Grâce à une réussite de …Simo à la 87e minute. De quoi renaître à l’ambition dans les coulisses de la Maladière.
Augustine Simo, quelle chevauchée pour inscrire ce but victorieux face à St-Gall…
Heureusement que mes jambes ont répondu à mes attentes psychologiques! Lors de trois actions similaires plus tôt dans la rencontre, j’ai opté pour la solution collective. À tort. Un peu énervé par mes mauvais choix, j’ai provoqué la défense, fixé les joueurs, et avec un brin d’égoïsme, marqué ce but qui nous permet de recoller au peloton aux alentours de la barre. C’est bien là l’essentiel.
Vous n’êtes pourtant pas un buteur?
Tantôt demi offensif, tantôt demi défensif au gré de l’adversaire et de l’évolution des matches, j’exerce plutôt à la distribution qu’à la finition. En évoluant à Xamax, au contraire de Bâle ou Grasshopper où les contingents sont équilibrés à tous les niveaux, vous vous devez d’être polyvalent. Je tiens également à ménager ma cuisse droite, fragilisée depuis deux ou trois ans, en évitant des frappes lointaines.
Justement touché à la cuisse droite, vous avez manqué trois rencontres. Pour autant de défaites de Xamax. Simo est-il indispensable?
Je ne me pose pas ce genre de questions. Le groupe est jeune, perfectible et manque d’expérience. Ma présence, plus que mon jeu, apporte beaucoup sur le plan psychologique. Mon rôle de capitaine me procure un soupçon de motivation supplémentaire. Chaque matin en me levant, je réfléchis au petit «truc» que je pourrai accomplir pour le bien de mes coéquipiers.
NE Xamax disputera-t-il le tour final au printemps prochain?
C’est encore trop tôt pour le dire. Hormis Grasshopper et Bâle, toutes les équipes accusent un niveau similaire et la bataille s’annonce rude.
Dans cette optique, nous devons nous renforcer mentalement.
Vous avez été appelé à 23 reprises (5 buts) en sélection du Cameroun. Est-ce toujours un objectif?
Plus que jamais! J’y pense fortement, tous les jours. Après avoir vécu de l’intérieur la Coupe du Monde 1998 en France, j’ai suivi les dernières performances du groupe de Winfried Schäfer en qualité de spectateurs. J’aimerais inverser la tendance. Malheureusement, le championnat de Suisse n’est pas très médiatisé au Cameroun. Les autres joueurs évoluent dans des pays européens plus côtés.
Serait-ce un prétexte pour quitter la Maladière?
J’y ai déjà songé, c’est vrai. Il y a une ou deux semaines, j’étais encore sur les rangs pour suppléer Fabio Celestini (parti à Marseille) à Troyes. Les dirigeants ont finalement opté pour David Linarès, arrivé au terme de son contrat à Lyon. Mais qu’importe! Aujourd’hui, je suis Neuchâtelois et l’étranger ne sera que la récompense d’excellentes performances dans le championnat de Suisse.
Par David Barras
19.08.2002