Pas l’ombre du ministre des Sports et de l’éducation physique (Minsep), encore moins ses cinq représentants qui devaient prendre part au vote. Heureusement, les émissaires et envoyés spéciaux de la Fifa et de la Caf ont redonné une certaine crédibilité au scrutin qui a permis à Iya Mohammed de rempiler pour un nouveau mandat de quatre ans à la tête de la Fédération camerounaise de football (Fécafoot).
La montagne n’aura pas accouché d’une souris. Si ce n’est cette principale fausse note de l’assemblée générale élective de la Fédération camerounaise de football (Fecafoot). La politique de la chaise vide de Thierry Augustin Edjoa a surpris plus d’un observateur et certains d’ailleurs se sont empressés de relancer, même de façon discrète, la légalité du nouveau bureau de l’instance faîtière du football national issu des travaux de ce dimanche 24 mai 2009 à Yaoundé.
Parmi les 149 délégués départementaux et régionaux qui forment le collège électoral, il revient au ministère des sports et de l’éducation physique de désigner cinq personnalités de son ministère pour prendre part au vote. Mais, contre toute attente, la tutelle a opté pour le boycott. L’élection sera-t-elle validée ? Question cruciale qui n’a toujours pas trouvé de réponse. Dans l’entourage du Minsep, on ne fait pas mystère du rejet de l’élection de dimanche. «Le ministre des sports avait instruit les responsables des fédérations sportives nationales d’organiser les élections au plus tard le 31 décembre (2008, ndlr) à minuit. Certains s’y sont conformés, d’autres pas. Ceux qui ont choisi la logique de l’illégalité devront répondre le moment venu», a déclaré un proche du ministre des Sports et de l’éducation physique.
Cette décision diversement interprétée n’émeut personne du côté de la Fécafoot. Iya Mohammed a levé l’équivoque devant les média nationaux et internationaux: «Comme le demandent nos textes, nous avons informé la tutelle de la tenue de cette assemblée générale élective en leur demandant d’envoyer leurs délégués. Mais, comme vous le constatez, ils ont décidé de ne pas venir. Je n’ai aucun moyen de pression pour leur faire changer d’avis». Le Minsep à qui revient la latitude d’octroyer ou de retirer l’agrément à une association placée sous sa tutelle invalidera-t-il le nouveau mandat de Iya Mohammed ? A cette question cruciale, le président de la Fécafoot répond, péremptoire: «l’absence du ministre des Sports ne remet aucunement en cause la validité de cette élection».
Malgré le boycott du Minsep Augustin Edjoa, les instances internationales ont donné leur onction à la Fécafoot. Jean Manga Onguené, ancienne gloire du football camerounais était l’émissaire de la Fifa et a apprécié à sa juste valeur le déroulement du scrutin. «J’exhorte la Fécafoot à aller de l’avant, à continuer son oeuvre. Les élections se déroulées dans la transparence», a-t-il laissé entendre. La Confédération africaine de football (Caf) a dépêché Constant Omari Selemani, de la République démocratique du Congo. Ce dernier a pris la parole pour remercier «solennellement et respectueusement les membres de la Commission électorale pour la dextérité et l’autorité avec lesquelles ils ont conduit les travaux».
Tout en souhaitant voir les Lions indomptables participer aux prochaines échéances continentales et mondiales, notamment la coupe d’Afrique des nations prévue en Angola en 2010 et le mondial d’Afrique du Sud l’an prochain, l’émissaire de la Caf s’est dit convaincu que «Iya Mohammed et son bureau exécutif vont hisser encore plus haut le drapeau du football camerounais».
Jean Robert Frédéric Fouda, à Yaoundé