En déplacement à Douala où il accompagne l’équipe des moins de 18 ans de son Académie Sportive au tournoi, Youth Cup qu’organise Henri Bédimo, Gilles Augustin Binya apprécie l’initiative de son ami et ancien coéquipiers de la sélection nationale. L’international camerounais d’Elazigspor, en D2 turque regrette cependant qu’il n’existe pas de championnat dédié aux jeunes au Cameroun. Or, « ces enfants ont besoin de jouer tout le temps, sinon, le talent meurt », dit-il.
Comment avez-vous encaissé la défaite de votre Centre de formation ce samedi, devant Real Foot Academy (0-1) ?
Je suis un homme heureux, peu importe le fait que nous ayons perdu le match. J’ai vu des jeunes s’épanouir. Or sachant qu’au Cameroun le championnat des jeunes est toujours à la traine, je pense que c’est une belle opportunité pour eux de s’exprimer sur un terrain, de faire parler leur talent et de s’amuser. Ce tournoi est une initiative à saluer. Les jeunes ont besoin de ce genre de compétition. Et je suis content qu’Henri ait eu le courage de le faire parce que ce n’est pas facile. Je suis venu jusqu’à Douala pour le soutenir, parce que je sais ce que c’est. Le match n’a pas été c’est vrai, mais ça nous donne l’occasion de savoir dans quels domaines nous devons nous améliorer pour la suite.
La suite justement, c’est quoi pour vous ?
Pour moi la suite, c’est continuer à grandir. Nous venons pour apprendre. Nos enfants sont en train de s’auto-évaluer, et nous les évaluons aussi. Ça nous permet à nous aussi de voir à quel niveau nous sommes sur le plan du travail, et de noter ce qu’il reste à faire. Vous savez, ce n’est pas facile de créer et faire fonctionner une Académie. Il y a toujours des difficultés. On essaie d’apporter notre contribution au développement du football camerounais. Les jeunes sont l’avenir, on doit miser sur eux. Et pour cela, il faut qu’il y ait des tournois partout dans le pays. Ces enfants ont besoin de jouer tout le temps, sinon, le talent meurt. Moi je veux permettre aux jeunes de s’épanouir, de croire en leurs chances de devenir un jour des professionnels. Nous avons eu cette chance, et c’est un devoir de leur transmettre quelque chose. Nous essayons de les mettre dans les conditions idéales, pour que cela puisse se faire. Et nous n’oublions pas que l’école est aussi très importante. Nous sommes là pour les éduquer et leur donner en même temps l’occasion de vivre leur passion.
Vous êtes en vacance au Cameroun, après une longue saison en Turquie, quel bilan faites-vous de cette année passée à Elazigspor (24 matchs, 2 passes décisives, Ndlr.) ?
Sincèrement, on n’est jamais vraiment satisfait. On en veut toujours plus. On continue de travailler pour atteindre le sommet. Chaque match que j’ai joué, j’ai donné le meilleur de moi. Nous avons fait de bons matchs, et parfois c’était difficile, ça ne se terminait pas toujours comme souhaité. C’est une saison positive, mais je suis de ceux qui pensent qu’on ne peut être totalement satisfait que lorsqu’on arrête de jouer au football et qu’on regarde ses acquis.
Vous seriez sans doute plus heureux si votre équipe n’avait pas été éliminée en demi-finale des Play-offs pour la promotion…
C’est vrai que ça nous a fait beaucoup de mal de ne pas passer. On a mené tout un championnat, on a terminé la phase aller à la première place du classement, mais au retour on s’est retrouvé au cinquième rang. On avait tout pour monter. C’est regrettable.
Propos recueillis par Arthur Wandji