Les audios de Samuel Eto’o et Valentine Nkwain en plus des autres accusations, n’ont pas ému la Commission d’Éthique de la Fécafoot. En réalité, l’élection de Samuel Eto’o avait été saluée par la population du Cameroun dans son ensemble. En réalité, elle était porteuse d’espoir. Voir un ancien joueur aussi populaire était rafraichissant. Cela donnait l’impression d’être loin des camps antagonistes qui se déchiraient depuis plus de huit ans.
Mais les premiers gestes de triomphalisme de l’ex-une-seule-fois-Pichichi-de-la-Liga espagnole indiquaient déjà une impréparation ahurissante. Un triomphalisme béa. Dans la salle des élections, on l’avait déjà vu invectiver le président de la commission électorale, le célèbre magistrat hors hiérarchie Gilbert Schilick. Et la suite des événements ne pouvaient pas rassurer au regard de la qualité de la gouvernance dont a besoin une si importante fédération.
En réalité, tout juste après ces élections, des soupçons de manipulations et de non-application des textes se sont faits jour. On doute encore que les VP avaient été élus. Ils auraient tout simplement été nommé par Monsieur le Président, Samuel Eto’o Fils. Or, la première réunion du Comité Exécutif devait servir à cette fin.
Pourquoi la Commission d’Éthique de la Fécafoot n’a pas bougé ?
En ce qui concerne l’organisation des championnats du football professionnel, la Fécafoot a décidé de garder la main. Et c’est aussi de là que proviennent une bonne partie de ses problèmes. Il n’a suffi que de quelques matchs de Elite Two pour comprendre que ce championnat allait se dérouler dans des conditions différentes. Des présidents de club se pavannaient et avouaient que le sort de la Ligue avait déjà été scellé. Les plaintes contre l’arbitrage se multipliaient des quatre coins de la République. En parallèle, les décisions des instances juridictionnelles allaient à contre sesn de ce qui s’est réellement passé.
Au délà des audios et des preuves vidéos indiquant de la corruption, de la manipulation de match et des complots en vue de modifier les résultats, la Fécafoot a décidé de ne pas bouger. D’ailleurs, devant le Président de la Fécafoot en match de barrage aller de la ligue du Sud-Ouest, un arbitrage scandaleux a eu lieu. L’arbitre de cette partie a dépassé les bornes, preuves à l’appui: pas moins de 5 cartons rouges, 6 cartons jaunes accordées au club de Njalla Quan qui avait, coincidence, soutenu un membre du ComEx déchu. Pour ce match contre Kumba City FC, Njalla Quan FC a été sanctionné de penalities et autres décisions préjudiciables. Et à chaque fois, ces faits tournaient autour des clubs des amis du Président.
Plusieurs plaintes ont été déposés à la Fécafoot. Selon les textes, le Secrétaire Général aurait dû les transmettre au Comité d’Éthique. Le SG nommé par Samuel Eto’o ne l’a donc pas fait. Sans raison.
Samuel Eto’o et son groupe ont modifié le Code d’Éthique pour se protéger contre leurs actions
Mais lors que les audios de la conversation entre Samuel Eto’o et le Président de Victoria United ont été rendus public, les instances de la Fécafoot auraient dû s’autosaisir de l’affaire même si aucune plainte n’avait été portée. Auraient dû, il faut bien le dire. Parce que Samuel Eto’o et son exécutif ont modifié l’un des articles du Code d’Éthique de la Fécafoot qui permettait son autosaisine en cas de non dépôt de plainte. Dans le sillage de la tentative de modification de 4 à 7 ans du mandat du Président, les nouveaux patrons avaient décidé de réécrire à leur guise les textes fondateurs. Après le coup de pression de la FIFA, les modifications des statuts ont été annulées. Mais pas celles des autres textes périphériques.
Mais ce n’est pas seulement le Code d’Éthique de la Fécafoot qui a été modifié. L’ensemble des textes a été retouché et un fouilli impossible y règne désormais. Pour illustrer ce phénomène, le spectacle de l’illisibilité du site internet de l’instance.