L’arrière gauche camerounais de Saint-Etienne n’a pas sa langue dans la poche, et n’est pas de cette caste de footballeurs hypocrites qui préfèrent souvent taire pour plaire. Benoit Assou-Ekotto quant à lui s’identifie par son franc-parler et son ton un peu iconoclaste. Sa sortie ce mardi dans le quotidien L’Equipe, a donné à mieux cerner le Camerounais sur nombre de sujets sur lesquels il a été vertement critiqué ces derniers mois.
Notamment les attentats de Paris, perpétrés au stade de France le 13 novembre 2015, et qui avait coûté la vie à nombre de supporters des Bleus de France. L’on se souvient que dans la foulée de ses funérailles, la France du football et notamment les équipes de Ligue 1 avaient choisi d’arborer des brassards noirs en hommage aux victimes. Assou-Ekotto quant à lui avait refusé de le faire.
«Un peu avant, il y a eu un attentat dans le nord du Cameroun et on m’a refusé le droit de porter un brassard noir pour un match de Ligue Europa, a rappelé l’ancien joueur de Tottenham. Je connais le principe du ‘mort au kilomètre’ : un assassin qui tue deux personnes dans le 16e arrondissement de Paris fera plus de bruit que s’il en tue cent à l’autre bout du monde. Mais comme je suis quelqu’un de très droit, je ne vois pas pourquoi je devrais porter un brassard pour des morts à Paris et pas au Cameroun. Je ne suis ni blanc ni noir, à part ma couleur de peau. Pour moi, il n’y a pas de morts VIP», a-t-il répliqué pour justifier son geste.
En effet, le Camerounais, se sentant aussi meurtri par ce qui arrivait aux populations au nord de son pays, et ayant compati tout à sa douleur, n’a pas jugé opportun de partager la peine des «autres».
Armel Kenné