Vainqueur de l’AC Milan (1-0) mardi soir, en 8e de finale aller de la C1, Tottenham a confirmé son émergence au plus haut niveau. Ce devait être «juste une étape» dans sa carrière. Quatre ans et demi après avoir posé ses valises à Tottenham, Benoît Assou-Ekotto se demande désormais pourquoi il irait voir ailleurs.
Sur la scène anglaise comme européenne, les Spurs s’affirment de plus en plus comme une formation qui compte. «On est en train d’écrire une page historique pour le club», s’extasie même le défenseur après le succès arraché sur la pelouse de l’AC Milan (1-0). Ce match, les joueurs d’Harry Redknapp l’ont remporté «à l’italienne». Sous-entendu : «En défendant pendant une grande partie de la deuxième période, avant de porter un contre fatal dans les dix dernières minutes, et de refermer la boutique derrière». Si «rien n’est joué» et s’il faudra attendre la manche retour pour parler éventuellement «d’exploit», cette rencontre est une nouvelle illustration des progrès réalisés par les Spurs ces dernières années. Assou-Ekotto en a été le témoin privilégié.
Une mue «footballistique»
A son arrivée, Assou-Akotto se souvient que Tottenham développait un football essentiellement basé sur le ??Kick & Rush ». Le recrutement de joueurs tels que Modric (2008), Bale (2007) ou encore van der Vaart (2010) lui a apporté une touche technique qui fait dire au Camerounais : «On a grandi footballistiquement. Avant, on ne jouait pas trop au ballon. Aujourd’hui, si». En chiffres, cela s’est traduit par 18 buts inscrits pendant la phase de poules de la Ligue des champions. Moins prolifiques contre Milan, les Spurs ont néanmoins prouvé qu’ils formaient «une vraie équipe». «Sans Bale ni Modric, ça nous tenait vraiment à coeur de montrer que Tottenham ne reposait pas seulement sur 3 ou 4 individualités».
Une mue dans la politique sportive…
Terminé, les transferts à tour de bras. L’été dernier, Tottenham n’a accueilli que deux recrues majeures : Rafael van der Vaart et William Gallas. Et encore, le second était libre… Réputé dépensier, Harry Redknapp a misé sur la continuité en s’appuyant sur le même groupe qui s’était qualifié quelques semaines plus tôt pour le tour préliminaire de la C1. Constat d’Assou-Ekoto : «C’est toujours mieux de compléter l’effectif plutôt que de le chambouler totalement. L’année prochaine, il faudra encore le bonifier avec une ou deux arrivées si on veut rester au coude à coude avec Arsenal et Manchester United toute la saison…»
… Et dans les ambitions
Il y a désormais deux Tottenham. Celui qui aborde la Ligue des champions sans pression. «On aurait terminé 4es de la phase de poules, ça aurait quand même été cool. Pareil si on sort au prochain tour», assure Assou-Ekotto. Et celui qui déborde d’ambitions en Premier League au point de s’imaginer capable de «rivaliser pour le titre dès l’année prochaine». Manifestation de ce changement d’état d’esprit ? «Même un nul à l’extérieur ne nous satisfait plus», raconte le Camerounais. «En attendant, le minimum, c’est le top 4, assène-t-il. Que ce soit les supporters, les joueurs et le staff technique, je ne suis pas sûr que ça les fasse bander de jouer la Ligue Europa contre des clubs hongrois…»
Emery TAISNE