Les clichés que gardent les amateurs du football des Lions Indomptables au mondial Brésil 2014 sont tous sombres. Entre quartier libre prolongé, manque ou refus d’entrainement et les différents mouvements d’humeur orchestré par Samuel Eto’o et ses coéquipiers, le fameux coup de tête d’Assou-Ekotto à Moukandjo, lors de la cuisante défaite (4 – 0) des Lions Indomptables contre la Croatie vient officialiser un profond malaise dans la tanière. En somme, le Cameroun a plus fait parler de lui au mondial dans les colonnes des faits divers, que par la qualité de son jeu. Le match contre la Croatie a permis de comprendre la profondeur des clivages qui minent la tanière. Quels clichés!
Silencieux depuis l’élimination des quadruples champions d’Afrique du mondial en cours au Brésil, Assou-Ekotto est revenu sur le coup de tête qu’il a administré à Benjamin Moukandjo, son coéquipier, au cours d’un entretien accordé à BeInSport.
« Sur une situation où on s’était déjà retrouvé face au Mexique et dont on avait déjà discuté. J’avais compris son point de vue, il avait compris le mien : il était face à deux joueurs mexicains. C’était mieux de ressortir le ballon, afin que je puisse le centrer. Contre la Croatie, on s’est retrouvé dans la même situation. Je lui ai parlé pour lui expliquer. Il m’a dit : lâches-moi ! C’est un match de football. Il y a la fatigue, on a pris quatre buts. Et je voulais que les choses soient faites un peu plus rapidement. ».
Le joueur de 30 ans est conscient d’avoir posé un vilain geste. Il aurait agi sur le coup de la pression: « C’est un geste qui n’est pas pardonnable, surtout sur un terrain de football, en plus à une coupe du monde, où il y a plusieurs enfants qui nous regardent. Encore qu’il y a plusieurs qui s’identifient à nous. Malheureusement, on fait des choses… Même si on est professionnel, les gens n’arrivent pas à saisir qu’il y a de la tension, de la pression, de la frustration »; s’est-il défendu avant de reconnaître que ce triste épisode est désormais un lointain souvenir.
Les deux hommes auraient fumé le calumet de la paix le lendemain de l’incident: « On a fait la paix le lendemain matin devant la tartine… »; révèle-t-il.
L’ancien joueur du RC Lens a profité pour se prononcer sur le mouvement d’humeur de ses coéquipiers et lui avant le départ pour Vitoria. Ils ont refusé de s’envoler au Brésil où les attendaient les émissaires de la Fifa, les habitants de Vitoria et les supporters camerounais. La raison : « Ça fait quelques mois qu’on sait qu’on n’est qualifié pour cette coupe du monde. La chose à faire est de régler les questions de primes quelques mois avant le début de la compétition. La Fifa verse de l’argent aux sélections avant la coupe du monde, pour qu’elles aillent en stage, payent les avions… Après la coupe du monde, elle termine de payer le reste »; pense-t-il.
Par James Kapnang