Bien que « touché » par la pression politique et populaire qui a entraîné sa sélection, l’international camerounais de Tottenham estime que le sélectionneur doit rester maître de ses choix.
Serez-vous au Portugal pour la préparation du match des Lions Indomptables à Dakar contre le Sénégal ?
Bien sûr que je serai là. C’est toujours un honneur d’être appelé pour servir l’équipe nationale.
Vous savez, j’ai été convié vendredi, donc, je ne pouvais finaliser les formalités avec mon club que lundi et faire les arrangements nécessaires pour rejoindre mes coéquipiers à Lisbonne.
On vous a dit un peu énervé qu’on vous sélectionne comme « bouche trou » pour le match amical contre la Macédoine et c’est pour cette raison que vous avez refusé de partir…
Je suis navré. Mais je pense que, pour le dernier match amical, c’était un problème de communication. Je savais à la base que je n’étais pas parmi les joueurs sélectionnés. Puis un ami m’a annoncé qu’il y avait une rumeur que j’étais convoqué. J’étais alors confus. Les choses ne sont devenues plus claires que tard dans la journée et ce n’était plus possible de rejoindre l’équipe.
Quels sont vos rapports avec le coach Clemente?
Le coach, c’est le coach. C’est lui le boss. Donc, nous suivons ses directives. Il dit : viens, tu viens ; entraîne toi, tu t’entraînes ; joue, tu joues. Son travail est difficile et donc je respecte ses positions et opinions. Je ne suis pas bavard, et même si je l’étais, je ne parle pas espagnol, donc, je ne peux pas vraiment dire que j’ai une relation avec lui.
Est-ce que vous comprenez toute la mobilisation politique et populaire qui a entraîné votre sélection au forceps ?
Je suis humble et reconnaissant chaque fois que je rencontre un Camerounais, que je lis ou que j’entends que quelqu’un apprécie le travail que je fais sur le terrain. Je sais que nous sommes les ambassadeurs de notre pays et j’essaie de faire voler notre drapeau en Première League. A Tottenham, nous sommes deux Camerounais : Sébastien Bassong et moi. Avant, il y avait Timothée Atouba. Des gens pensent que Tottenham, c’est l’équipe camerounaise en Angleterre. C’est très touchant de recevoir tous ces soutiens dont vous parlez, mais, je crois qu’on doit toujours laisser la possibilité au coach de définir ses bases et de choisir les joueurs qui intègrent sa vision.
Ce sont surtout vos performances en Champions League qui impressionnent…
Notre parcours en Champions League est pour le moins excitant et je remercie tous les Camerounais qui nous ont envoyé des messages d’encouragement et de soutien. Le stade c’est mon bureau et j’ai grandi en sachant que, pour avoir le privilège de jouer pour mon pays, je dois bosser dur au bureau tous les jours. J’essaie toujours de donner le meilleur de moi à Tottenham, en espérant porter haut les couleurs du Cameroun.
Comment voyez-vous le match contre le Sénégal ?
Ce sera onze contre onze et un arbitre. Donc, trois possibilités : nous gagnons, ils gagnent ou nous partageons les points.
Le Sénégal a de nombreux joueurs qui évoluent avec vous en Premier League (Zidro Michael Tavarez – Middlesbrough, Mouhamed Diame – Wigan, Diomansy – Kamara Fulham, Mame Birame Diouf – Black Burn, Demba Ba – Westham). Il vous arrive de parler du match avec eux?
Non. La Premier League a beaucoup de joueurs sénégalais parce qu’ils sont une grande nation de football. Mais je ne parle pas vraiment « travail » après le « travail »… Vous comprenez ?
Quel est votre pronostic pour le match contre le Sénégal?
C’est le football, donc personne ne peut dire le score en avance. Mais, comme un Camerounais fier, je souhaite que nous sortions victorieux.
Propos recueillis par Jean-Bruno Tagne