Samuel Eto’o, le Président de la Fédération Camerounaise de Football, a un plan en tête. Il estime que c’est ce plan qui va remettre le football camerounais sur les rails. Et c’est à gros coup Marketing qu’il pilote l’affaire, vu son génie pour les médias et les médias sociaux. Les caciques de l’AG de 2009 avaient pourtant vu en son élection un appel du peuple pour laisser les voies des tribunaux. Et c’était à Samuel Eto’o de les accueillir.
Au vu des points qui ont été publiés après la réunion qui s’est tenue à l’hôtel Mont-Fébé, et intriguée par le fait que plusieurs membres importants de cette AG n’y aient pas participé, la rédaction de Camfoot.com a voulu comprendre pourquoi autant de brouhaha dans ce petit microcosme du football camerounais tant l’autre camp reste tout silencieux.
Pourquoi à l’issue de cette rencontre, aucune liste de présence avec les signatures des membres présents n’a été publiée pour confirmer le compte rendu final ?
Pourquoi Samuel Eto’o, dans son allocution, a fait état de son regret de ne pas avoir vu celui qu’il appelait jadis son frère ?
Et à la fin, la question qui revient est pourquoi le président de la Fécafoot, avec tout son aura, et la ferveur populaire qu’il draine, a besoin de passer par tant de détour pour arriver à ses fins.
Pour comprendre le grand bluff, il faut remonter à l’année 2009 et suivante.
Lors de l’assemblée de 2009, le nombre de délégués à l’assemblée générale était de 144. Il y a eu au cours de cette mandature des modifications aux textes pour tenir compte de quelques contextes.
Premièrement, les 33 membres du Comité Exécutif faisaient partie de l’AG. Or c’est une incongruité que les membres de l’exécutif soient aussi ceux qui votent des décisions. Par souci éthique, il a été décidé que les membres du ComEx ne siègeront pas à l’AG.
Secondo, il y a eu création de la Ligue de Football Professionnel en 2011. Étant donné que cette structure représentait déjà les clubs, il n’était plus question qu’ils soient représentés individuellement à l’AG. Ainsi, de 38 voix, ils passeront à 5 voix seulement.
C’est ainsi que l’on a ramené l’AG de 144 à 78 membres.
C’est donc cette assemblée générale composée de 78 membres qui avait décidé en plein tumulte judiciaire, d’offrir un autre mandat à Mohamed Iya. De ce nombre 5 sont décédés. Ils y a donc officiellement 73 membres de l’AG de 2009 sur l’ensemble du territoire national. C’est 44 membres de cette AG de 2009 qui sont concernés par les processus judiciaires consécutifs qui ont conduit à deux Comités de Normalisation. Les autres 29 membres sont éparpillés dans les clan pro-Tombi et pro-Seidou Mbombo Njoya.
À l’issue de notre enquête, il y a effectivement plusieurs membres de l’AG de 2009 qui étaient présents à cette rencontre. La grande majorité cependant était ceux qui n’ont jamais été en porte-à-faux avec les différents exécutifs, des membres n’ayant donc aucune proximité avec le groupe ayant porté le Sénateur Mbida à leur tête. En fait, certains des caciques y étaient, une douzaine, mais justifient leur présence par le fait que l’on ne parlait que des assises, qui sont en fait une réunion d’informations uniquement. Il crie ainsi à la fourberie des organisateurs qui n’ont pas été clairs dans leurs intentions.
La mise en scène a tourné en boucle dans tous les médias. Et Camfoot.com, d’habitude si méfiant, a mordu à l’hameçon. Le management spectacle ne sortira pas le football Camerounais de ses sempiternels problèmes, ni la propagande du divisionnisme. Le grand bluff de l’humilité sur les chaînes de télévision ne remplacera en rien la discussion franche avec comme préalable l’établissement d’un climat de confiance. Sur ce dernier point, malheureusement, Samuel Eto’o semble avoir brûlé toutes ses cartes.
Toutes les décisions des tribunaux ne seront hélas pas levées, et en avril 2022, Camfoot prédit que l’exécutif actuel sera mis sur la touche par le Tribunal Arbitral du Sport.
Rédaction Camfoot