L’Algérie a été défaite par la Guinée Équatoriale au terme d’un match laborieux. Plus qu’une défaite, cette soirée semble avoir été le point d’orgue de lacunes entrevues depuis des mois désormais. Pourtant, et au-delà de la déception sportive, l’obscurité de la défaite semble être l’occasion d’y voir jaillir une lumière. Une lumière comme symbole d’un cycle nouveau, un cycle dont le commencement pourrait bien être le choc face à la Côte d’Ivoire jeudi prochain.
LE DIKTAT DE LA SÉRIE D’INVINCIBILITÉ
(…) L’œil attentif ne l’aura pas manqué, Djamel Belmadi, d’habitude si calme, s’époumone depuis son banc de touche depuis un certain temps. Il multiplie les gestes, donne de la voix et son corps a témoigné de la fébrilité mentale dans laquelle s’était enfermée son groupe depuis un certain temps. Une réalité qui contraste avec le caractère impassible avec lequel il a dirigé cette sélection vers un succès éclatant depuis son intronisation. Une nervosité contagieuse dont semble être atteinte le groupe algérien. C’est en effet contre elle-même que semblait se battre l’Algérie. Loin des constats catastrophistes, il serait absurde de condamner un groupe dont la qualité n’est plus à prouver. La fin de cette série pourrait en effet enlever une pression qui paralysait la génération dorée algérienne et ouvrir le chemin vers une nouvelle ère.
L’ESPOIR PASSERA PAR LA CÔTE D’IVOIRE
La désillusion semble le faire oublier, mais oui, l’Algérie est toujours en lice dans ce tournoi. Elle n’a d’ailleurs pas à être tributaire des résultats sur les autres terrains de son groupe, et une victoire face aux Ivoiriens suffira pour se qualifier. La situation est inédite sous le mandat Belmadi, l’Algérie est dos au mur et doit se battre pour sa peau. Afin de transformer cette circonstance en opportunité, il faudra retirer les leçons sans pour autant tout effacer. La remobilisation collective d’un groupe parfois suffisant et emprunté est nécessaire. S’il est possible de parler du manque de régénération du groupe à certaines positions, de la trop faible concurrence pour certains joueurs dont le statut devient pesant, l’urgence se situe cependant dans l’approche psychologique. La révolte d’un groupe est espérée. Côté algérien, la résignation n’est pas à l’ordre du jour. En conférence de presse, Djamel Belmadi a insisté sur la détermination qui l’habite : « Bien sûr que j’y crois ! Tant que je ne suis pas mort, je vais y croire. Je leur ai rappelé 2018. Ils étaient tous là. Qu’est-ce qui était plus difficile ? Se relever à ce moment-là ou maintenant après 3 ans de travail ? ». Le branle-bas de combat est amorcé et Belmadi et ses hommes paraissent avoir pris la mesure du combat qui les attend.
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DES RAISONS D’Y CROIRE
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Quant à la Côte d’Ivoire, elle possède sans doute l’un des effectifs les mieux garnis du continent. Déçu après s’être fait rattraper dans les derniers instants du match face à la Sierra Leone, le collectif emmené par Patrice Beaumelle peine pourtant à convaincre. Les deux équipes arrivent dans des logiques sportives compliquées dans le contenu même si les Ivoiriens sont moins acculés sur le plan comptable. La qualité intrinsèque des Éléphants a de quoi impressionner, mais il est néanmoins difficile d’imaginer meilleur moment pour affronter un géant du continent et sortir un match référence pour l’Algérie. À condition d’être affamé, il s’agit là d’une occasion rêvée de redorer un blason ayant pris la boue de l’infâme pelouse du stade Japoma dimanche soir.