Noureddine Kourichi, 68 ans, est l’un des premiers binationaux à avoir aidé à la progression des Fennecs d’Algérie en Coupe du Monde. En 1982 lors du Mondial espagnol, puis en 1986 au Mexique, il a défendu les couleurs de l’Algérie au plus haut niveau. L’ancien joueur a d’ailleurs contribué, comme coach adjoint de Vahid Halilhodzic, à la qualification de l’Algérie au Mondial 2014.
Son envie était qu’il aurait tellement aimé voir son pays qualifié pour Qatar 2022. Il vit un cauchemar depuis ce 29 mars 2022. Interrogé par l’Équipe.fr, Noureddine Kourichi ne comprend pas. » À 10 secondes de la fin, nous étions au Qatar… Tout avait été fait. »
Puis, il accuse : » Ces 10 secondes, c’est de la faute des joueurs, et non du sélectionneur. Après le but, la gestion émotionnelle est une faillite absolue. À 10 secondes de la fin, il y a 8 Algériens et 6 Camerounais dans la surface. Aucun joueur n’est au marquage, on reste en zone alors qu’il fallait serrer chaque adversaire. Bennacer doit monter plus vite sur le centreur. Ce qui s’est passé est inimaginable… Je n’en ai pas dormi de la nuit.
Relancé sur le fait que les Algériens estiment que la qualification leur a été volée par l’arbitre Bakary Gassama, Noureddine Kourichi ne voit » pas ça comme ça. Les joueurs algériens étaient trop nerveux. Ça ne date pas d’aujourd’hui, j’ai constaté que certains étaient constamment dans la contestation. À moment donné, les arbitres africains n’aiment pas ça. Est-ce qu’on a vu un Camerounais rouspéter ? Il faut aussi de la sérénité et du calme. Ce n’était absolument pas le cas. La responsabilité en revient aux joueurs.
Sur l’arbitre, mis à part peut-être un penalty, ça serait réducteur d’en faire le bouc émissaire de cette défaite. Je vous rappelle que tout était ok à 10 secondes de la fin. Si Toko Ekambi ne marque pas, est-ce qu’on serait là à parler de l’arbitre ? Pour rappel, le Cameroun a joué sans quatre titulaires, dont Vincent Aboubakar, son meilleur joueur. L’argument de l’arbitrage n’est pas recevable. On ne peut s’en prendre qu’à nous-mêmes « .
» Oui, on a fait n’importe quoi. Youcef Belaïli a passé son temps à vouloir chercher un penalty. Comment peut-on faire cela lorsqu’on sait qu’il y a le VAR maintenant ? Usé, l’arbitre a peut-être finalement oublié de siffler un penalty sur l’ensemble du match. À part Slimani, l’Algérie n’a pas de mental. Le mental ? C’est de la concentration et de la discipline ! «
Il pousse son coup de gueule encore un peu plus loin: » Oui, cette élimination trouve son origine dans la CAN où on n’a pas passé le premier tour. On n’a pas même pas fini parmi les meilleurs troisièmes. On a marqué un but en trois matchs… Je n’ai pas vu l’esprit de 2019, je n’ai pas vu des guerriers. Honnêtement, il y a beaucoup de joueurs qui n’ont pas ce qu’il fallait faire. Il fallait oublier le succès et revenir à l’essentiel. Il faut se poser les bonnes questions. On n’a fait que pleurnicher : les terrains, la chaleur, etc. Mais pour toutes les équipes, c’est pareil. Nous ne sommes pas en dehors de ce continent. La vérité, c’est qu’on a manqué d’humilité « .
« Je n’ai pas envie de rentrer dans ses choix de sélectionneur. À 10 secondes de la fin, il avait raison et il aurait été encensé. Les joueurs sont responsables à 100 %. Sur la fin de match, c’était honteux. Nos joueurs tombaient par terre, ils gueulaient après l’arbitre, etc « .