L’Algérie recevait les Lions Indomptables du Cameroun au Stade Mustapha Tchaker de Blida convaincu que tout avait été pensé au millimètre près. Et effectivement, le staff entier de cette sélection avait planifié, mis en place un plan, exécuté la première phase au Cameroun, contrôlé et fait des ajustements et s’attendait à monter au zénith après leur qualification sur ses terres. Et l’historique des joutes sur ce stade leur donnait raison.
Avec un avantage d’un but et l’opportunité de recevoir dans une enceinte où ils n’ont jamais connu la défaite en 43 matchs, les Fennecs partaient avec un certain avantage psychologique dont il ne se doutait pas, pouvait tancer.
Le “confort”, du moins mental, que cela leur a procuré tout au long des quatre jours qui séparaient la victoire de Douala était indiscutable. D’ailleurs, Djamel Belmadi l’a confirmé lundi en conférence d’avant- match. « Le choix de Tchaker? Ce sont les joueurs qui s’y sentent bien. On y a une série d’invincibilité, il y a un ensemble de paramètres qui ont permis que l’on s’y sente bien », expliquait le sélectionneur national.
Même si Djamel Belmadi a tenu à préciser qu’il ne s’agissait aucunement de « superstition, c’est surtout un feeling, on y a beaucoup de repères. Je suis surtout l’avis des joueurs, ce sont eux les principaux acteurs sur le terrain et c’est une demande de leur part ».
Sauf que le cerveau de l’humain ne retient que ce qu’il veut bien. Cette même Algérie venait de brûler la politesse aux Lions Indomptables en faisant tomber deux tabous. Elle a brisé vendredi dernier à Douala au Cameroun le record d’invincibilité des Lions Indomptables sur ses Terres qui courait depuis 1998. Elle s’est aussi rassurée en emportant une première fois face aux Lions Indomptables en match officiel. Il y avait donc plusieurs motifs qui distillaient de la confiance aux Fennecs.
Un peu à l’image de vendredi, Djamel Belmadi a failli réussir son pari. Surpris par une erreur sur balle haute de son gardien lors d’un corner tiré par Karl Toko-Ekambi qui profite à l’attaquant Choupo-Moting qui ouvre la marque, il va distiller au compte goutte des substitutions bien senties pour se donner de l’air. Par plusieurs fois, ces remplacements ont bien paru. D’ailleurs même Touba qui égalise est l’un d’eux. On jouait la 117e minute dans la rencontre, et toute l’Algérie était en extase.
Sauf que les pertes de temps de ces mêmes joueurs algériens vont obliger une longue période de temps supplémentaire.
Et c’est à ce moment là que l’euphorie du Stade Mustapha Tchaker de Blida se transforme en cauchemar de dégré 7 sur l’échelle de Richter. Karl Toko Ekambi, ce magicien du ballon rond, ce tacticien du 23e siècle, a vu la trajectoire du ballon dévié par Michael Ngadeu. La suite va s’écrire dans les annales de l’histoire.
Quarante secondes avant la fin du match, le Cameroun inscrit le but de la victoire sur terrain adverse, en zone hostile, envers et contre tous.
Les zaïrois avaient bien raison. Bana ba Cameroun, baza laki sorciers…