L’entraîneur-adjoint des Lionceaux fait le point de la préparation de son équipe, à une semaine du match aller contre les juniors sud-africains. Il déplore l’effectif qui tarde à être au complet.
Quel est l’état des préparatifs de votre équipe à une semaine de ce match aller contre l’Afrique du Sud, comptant pour le dernier tour éliminatoire de la Can junior de football ?
Je dois avouer que nous avons d’énormes problèmes. Nous avons appelé 30 joueurs pour cette dernière phase de préparation. Malheureusement, il y a quatre joueurs de Coton sport et sept professionnels qui ne sont pas avec nous en ce moment. ça fait qu’il y a une équipe de 19 joueurs qui se prépare ici et les autres 11 joueurs ne sont pas là. Pourtant, tout le monde sait que nous comptons énormément sur ces 11 joueurs pour apporter quelque chose de plus. Nous espérons que peut-être les joueurs de Coton sport arriveront demain (dimanche, ndlr) et qu’au fur et à mesure pendant la semaine on aura l’arrivée des professionnels afin d’essayer de mettre quelque chose en place.
Qu’est-ce qui fait problème ?
Le programme des équipes nationales intermédiaires ne respecte pas les périodes Fifa. Alors, lorsque vous avez un gars qui joue au Fc Barcelone, Valence ou Athletico de Madrid, ce n’est pas facile de l’avoir ici pendant deux semaines. Ce n’est même pas possible. Et pour les joueurs de Coton sport, tout le monde sait qu’ils ont leur match ce week-end et on ne pouvait pas les avoir avant. C’est ce chamboulement qui nous a mis dans les problèmes. Nous espérons qu’ils vont arriver dans la semaine, pour qu’on puisse travailler ensemble.
Avec ces arrivée tardives, pensez-vous pouvoir mettre sur pied une équipe capable de faire un bon résultat lors de ce match aller ?
En l’état actuel des choses, la cohésion, ce n’est pas le plus important. Nous voulons, sur le plan mental, des guerriers qui peuvent sur les deux matchs, nous amener à la qualification pour cette Can junior. C’est tout. Pour le reste, notamment cette cohésion, nous aurons le temps, d’ici la phase finale, de mettre sur pied un programme de préparation, qui puisse nous permettre de l’avoir. Nous sommes au dernier tour et c’est ce que je voudrais que les Camerounais comprennent que c’est une grande opportunité pour nous, d’atteindre cette phase finale de la Can. Que ce soit au niveau du public ou des dirigeants, il faudrait que tout le monde se mobilise, parce que nous avons fait des efforts pour être à ce dernier tour. La cohésion n’est pas importante pour le moment. Il faut des guerriers, qui peuvent sur les deux matchs nous qualifier pour cette phase finale de la Can.
Et quant tout le monde va arriver, sur quoi allez-vous insister ?
Nous insisterons sur le plan de jeu, ce que nous mettons en place, parce que c’est le match aller, pour marquer le maximum de buts et surtout sans en prendre. Et aller au match retour en Afrique du Sud, jouer la qualification.
Avez-vous des informations par rapport à cette équipe d’Afrique du Sud que vous allez affronter ?
Nous nous débrouillons comme nous pouvons. Personne n’est allé en Afrique du Sud dernièrement quand elle a joué son match amical contre la Côte d’Ivoire. Vous comprenez qu’elle est bien avancée. Et le week-end passé, elle a rencontré la Côte d’Ivoire qui va jouer contre la Tunisie et personne de nous n’est allé voir. Au Cameroun, les équipes nationales intermédiaires n’existent que le temps d’une compétition, alors qu’ailleurs, les gars sont en train de jouer. Et vus savez que parfois, vous prenez des enfants ici dont certains n’ont jamais pris l’avion, comme les cadets qui sont allés au Burkina Faso, vous comprenez que nous avons d’énormes difficultés. Et chaque jour nous en parlons. Personne ne prend ça en compte et on nous demande de faire des résultats. Pour faire des résultats, il faut mettre des moyens. Pour faire des résultats, on ne se couche pas pourvoir un beau matin deux équipes nationales de retrouver à la Can ou en Coupe du Monde. J’encourage même nos jeunes, parce qu’ils font énormément des efforts. Quand vous voyez nos cadets qui sont allés se qualifier au Burkina, beaucoup parmi eux prenaient l’avion pour la première fois. Franchement, les gens tirent à boulets rouge sur nos joueurs. Mais, je crois qu’il y a aussi un problème d’impréparation dans tout ce que nous faisons.
A défaut d’avoir des matchs amicaux internationaux, est-ce que le choix des adversaires sur place vous donne satisfaction ?
Nous n’avons pas de choix. Si c’était possible, nous serons allés au Gabon, en Guinée équatoriale, au Tchad ou au Nigeria ou même un peu plus loin, s’il y avait des moyens, pour disputer des matchs amicaux. Comme on ne nous donne pas ces moyens, nous nous contentons de ce que nous pouvons. Le championnat est en train de reprendre. Il est difficile de demander une rencontre avec une équipe de première ou de deuxième division.
Entretien mené par Antoine Tella à Odza