L’entraineur par intérim des Lions a bouclé ce mardi ses galops d’essai par un nul face au Niger à Yaoundé qui confère néanmoins à son équipe une qualification pour la phase de poules du mondial 2018. Un résultat plutôt surprenant, tant Alexandre Belinga et ses hommes avaient paru éclatants à Niamey à l’aller. Il a disséqué en conférence de presse ce match poussif qu’a livré son équipe cet après-midi, mais a également fait un bilan sommaire de la dizaine de jours de regroupement qu’il a coordonné.
Vous avez fait une bonne entame de match, puis a suivi un relâchement avant la fin de la première partie, pourquoi ?
Vous savez, lorsque vous faites la différence au match aller, vous pouvez dire n’importe quoi à vos joueurs, il y a toujours cette marge de sécurité, 3-0 ce n’est pas rien. Et à partir de ce moment, on fait des efforts à moitié, or vous savez que pour gagner un match, il faut se donner à fond. Ils se sont donner à fond pendant 25 minutes et après il y a eu des difficultés. Je pense qu’ils ont commencé à penser aux trois buts qui étaient derrière. Et à partir de là, ils ont décidé de gérer ce match juste pour passer à cette phase de poule. Donc, je crois que c’est ce qui nous a valu les 65 dernières minutes où on a trouvé deux équipes un peu apathiques. Mais comme je l’ai dit, je crois que l’essentiel était déjà fait à partir du match aller.
Est-ce que ce résultat vous laisse un goût d’inachevé de ce que vous avez commencé à Niamey ?
On avait à cœur de faire plaisir au public camerounais en marquant des buts. Malheureusement en football, le spectacle, c’est les buts. Et lorsqu’un match se termine par un score de 0-0, vous comprenez que, autant le public que nous-mêmes, sommes déçus. N’oublions pas l’essentiel, l’essentiel est ailleurs, et c’est cette qualification qui nous amène à la phase de poule. J’espère qu’avec le concours de la fédération et du ministère, l’équipe camerounaise va bien se préparer.
Est-ce que vous n’avez pas davantage pensé au discours à tenir à vos joueurs après le match aller plutôt qu’au côté tactique sur le terrain ?
C’est justement ça la confusion. Lorsque vous avez trois jours et que pendant ces trois jours il faut penser à la récupération, et que vous ne pouvez pas avoir tout l’effectif en main, qu’est ce que vous allez travailler. C’est pour ça qu’il ne faut pas confondre. Lorsqu’on est en club, c’est différent puisque vous avez vos joueurs tous les jours. En équipe nationale, vous les avez pour quatre ou trois jours. Si on a joué un premier match, il faut penser à la récupération, il faut penser à la mise en place, c’est tout ! On n’a plus le temps de travailler des éléments tactiques. Donc, je pense que ce n’est pas ça qui explique le résultat d’aujourd’hui. Je crois que cette marge de sécurité était dans la tête de nos joueurs. Après les 25 premières minutes, lorsqu’ils n’ont pas pu faire la différence, ils ont simplement pensé à gérer ce 0-0 pour se qualifier.
Etes-vous satisfait de la qualité du jeu produit par votre équipe après cette double confrontation contre le Niger ?
Lorsqu’on nous a appelés pour assurer l’intérim, l’objectif était d’abord la qualification. À ce niveau là, je suis satisfait. Maintenant, pour mettre quelque chose en place, je pense qu’il faut du temps, et ce temps je ne l’ai pas eu. Je crois que l’intérim s’achève aujourd’hui, puisqu’on nous a donnés deux matchs. Je pense que je peux prendre des vacances.
Que tirez-vous de positif au terme de ce regroupement d’une dizaine de jours, sanctionné par ces deux matchs ?
Vous savez, lorsqu’on vous donne une équipe nationale, les problèmes tactiques, ce n’est pas ça la difficulté. La difficulté, c’est comment gérer les différences qu’on retrouve régulièrement dans ce groupe, et si vous ne faites pas attention, ça va dans tous les sens, et après, vous vous retrouvez avec un groupe complètement éclaté, et vous ne pouvez rien faire. Donc, ce que je retiens de positif, c’est que pendant près de dix jours, j’ai été avec mes jeunes frères. Je crois qu’ils ont respecté les trois mots d’ordre à savoir : la discipline, l’humilité et le respect mutuel. Pour moi, c’est ce qui est positif. Lorsque vous avez 30 ou 25 personnes à gérer pendant dix jours, ce n’est pas facile. Parfois, on arrive même à des bagarres.
Est-ce qu’il n’y en a pas eu pendant le stage ?
(Rires) Non, je ne pense pas. Et vous pouvez même poser la question au capitaine.
Recueillis par Armel Kenné