Au lendemain de sa nomination, Alexandre Bélinga avait averti qu’il ne tolèrera aucun comportant déviant. Deux jours avant le match aller à Niamey, contre le Niger, Allan Nyom a abandonné le navire, au motif que son club n’a pas reçu de convocation. Une raison que l’entraîneur lui-même a du mal à avaler, mais qu’il refuse de juger toutefois. Face à la presse ce dimanche, il est revenu sur ce départ inattendu, et s’est penché sur le match qui attend son équipe mardi à Yaoundé.
Lors du match Niger – Cameroun, les Lions ont souffert durant les premières minutes. Ensuite, ils ont inscrit 3 buts en cinq minutes. A quel moment votre expertise est-elle entrée en jeu ?
J’étais déjà dans cet encadrement technique, ç’a favorisé mon intégration en tant qu’entraîneur. Mais il ne faut pas oublier qu’il y a un staff autour moi, qui fait un boulot énorme. Il s’agit de l’expertise de tout le staff. Nous devons cette victoire aux joueurs. On a tenu un discours, et ils ont suivi. S’ils continuent, ce sont les Camerounais qui seront contents. Les 20 premières minutes ont été très difficiles, à cause de la forte chaleur. Ça allait dans tous les sens. Je n’ai pas apprécié.
Comment entrevoyez-vous le retour à Yaoundé ?
Pour un entraîneur, lorsque vous gagnez 3-0 à l’aller, le retour est très compliqué parce que c’est difficile d’enlever ce score de 3-0 dans la tête des joueurs. Ils auront toujours à l’esprit cette victoire, et ils penseront que le retour sera facile. Malheureusement nous sommes en football : les matchs se suivent et ne se ressemblent pas (toujours). Pour nous, c’est beaucoup plus au niveau de l’état d’esprit que ça va se jouer.
Depuis votre nomination, qu’est-ce qui a changé dans ce groupe ?
Lorsque vous avez à gérer une vingtaine de personnes qui viennent d’horizons divers, ce n’est pas facile. Chacun a sa façon de voir les choses, mais au départ, nous leur avons tenu un discours qui se résume en trois mots : la discipline, le respect mutuel et l’humilité. Nous avons l’impression que ce discours a été bien accepté. C’est notre rôle de trouver les mots justes, pour qu’il n’y ait pas de problème dans ce groupe. Lors de notre installation, on nous a donné deux matchs à gérer. On a déjà bien géré le premier. Nous nous focalisons à présent sur celui de mardi. Et après, l’avenir appartient à ceux qui nous ont mis là où nous sommes.
Y a-t-il des sanctions en vue pour le joueur Allan Nyom qui a quitté précipitamment votre groupe ?
Je ne fais pas dans la langue de bois. Le joueur Allan Nyom a été convoqué trois fois de façon successive, lors de ces derniers mois. Les convocations ont été envoyées à la même adresse. Le joueur a reçu le mail de notre Team manager. A l’aéroport de Paris (mercredi, Ndlr.), il approche le Team manager pour lui dire que son équipe n’a pas reçu la convocation. Comment se fait-il que, des trois dernières convocations adressées à la même adresse, ce n’est que celle-ci qui ne soit pas arrivée ? Et lui qui a reçu la convocation, comment est-il parti de son club sans en informer ses dirigeants ?
On lui a demandé le numéro de son président de club pour qu’on puisse discuter avec lui. Il nous a passé le numéro de quelqu’un qui nous dit que le président est indisponible. On lui a demandé de voyager avec nous, le temps de rentrer en contact avec ses dirigeants pour obtenir qu’il soit avec nous. Il a dit : non. Je ne voudrai pas condamner le joueur ou qui que ce soit. Je ne donne que les faits. Le reste, c’est de la spéculation.
Par Arthur Wandji